Maghreb des films : Guerre d’Algérie et torture

 Maghreb des films : Guerre d’Algérie et torture

Maghreb des films : A partir du 22 novembre 2018. A droite : photo non datée de Maurice Audin


Pour ses dix ans d'existence, le Maghreb des films a concocté une programmation spéciale, notamment avec un hommage à Maurice Audin.


Hommage


La nouvelle édition du Maghreb des films, qui débutera dès le 22 novembre, rendra hommage à Maurice Audin avec la diffusion de documentaires sur son histoire. 1957, pendant la Guerre d'Algérie, le militant anticolonialiste, mathématicien et père de famille, Maurice Audin est arrêté, et embarqué par les parachutistes Français.


Si la disparition a longtemps été l'explication officielle, en septembre dernier, Emmanuel Macron reconnaissait que Maurice Audin était « mort sous la torture du fait du système institué alors en Algérie par la France ».


Dans la foulée, le Président de la République annonçait l'ouverture des archives concernant les « disparus civils et militaires, français et algériens ». 61 ans après les faits, la France a enfin levé le voile sur un des nombreux disparus…


Productions variées


Outre les documentaires de François Demerliac sur la « disparition » de Maurice Audin, plusieurs autres œuvres sur la question de la torture seront diffusées pendant le festival comme « Tes cheveux démêlés cachent une guerre de sept ans » de Fatima Sissani et « Nous n’étions pas des héros » de Nasr-Eddine Guenifi.


Les sujets des fictions et documentaires projetés durant le Maghreb des films seront également très variés : « la révolution (tunisienne), le handicap, l’homosexualité, l’identité familiale…, sujets qui peuvent ici [En Europe, ndlr] paraître convenus, mais qui dans le contexte sociopolitique de l’autre côté de la Méditerranée sont d’une importance majeure ».


 


Entre Maroc et France


Parmi les réalisateurs mis à l'honneur lors de cette nouvelle édition du Maghreb des films, Ali Essafi. Né au Maroc, et ayant vécu puis travaillé en France, ce dernier a pénétré le milieu du cinéma en autodidacte.


« Ses premiers films posent sur la France le regard lucide et éclairant d’un étranger », pour, par la suite, conduire une démarche plus personnelle de recherche de ses origines au travers ses réalisations. « Général nous voilà » (1997) et « La solitude des champs de betteraves » (1998) seront entre autres projetés. Ainsi que nombreuses œuvres issues du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie.


Maghreb des films, à partir du 22 novembre. Projections à Paris, à l'Ecole Normale Supérieure, La Colonie, le Louxor et le Saint-André des Arts.