« L’ordre des choses », un polar italien sur l’immigration
Des centres de détention de migrants en Libye subventionnés par l'Europe. C'est le sujet du film « L'ordre des choses » qui sort demain dans les salles obscures.
Ce film est une fiction italienne ancrée dans la réalité de l’immigration, signée Andrea Segre et réalisée en partenariat avec Amnesty International et Médecins Sans Frontières.
On pourrait aisément croire qu’il s’agit d’un film d’anticipation puisque le réalisateur a planté son décor et son récit en plein dans l’actualité, sans le savoir à l’époque où il a commencé à travailler sur ce scénario, il y a 3 ans.
Coincée en Libye
C’est l’histoire de Corrado Rinaldi, ce « policier d’élite qui parcourt le monde ». Il se rend en Libye pour une mission et s’attache, sans le vouloir, à une de ces femmes qui tentent de rejoindre l’Europe mais qui se retrouvent coincées dans ce pays.
Il décide alors d’aider cette Somalienne dont il connaît désormais l’histoire et qu’il ne peut plus ignorer en se cachant derrière un anonymat parfois bien pratique.
« Faire travailler les Libyens »
« L’ordre des choses » est discrètement ponctué d’images de documentaires, lorsque Corrado Rinaldi visionne un film sur son ordinateur, images d’autant plus fortes qu’elles contrastent au beau milieu d’une luxueuse chambre d’hôtel.
Le réalisateur souhaite que le film « interroge » le spectateur « sur les conséquences durables avec lesquelles nous aurons à vivre pendant plusieurs années ».
Sur les choix politiques des Etats européens également, qui sont bien racontés ici : « faire travailler les Libyens » renvoie aux accords de 2012 entre l’Italie et la Libye concernant la mise en place d’une flotte de garde-côtes et la réactivation du réseau de centres de détention qui sont, d’ailleurs, pour la plupart financés par l’Europe.
Chloé Juhel
« L’ordre des choses », de Andrea Segre, sortie en salle le 7 mars