« Corps étranger », le drame amoureux de Raja Amari
Le film « Corps étranger » de la Franco-Tunisienne Raja Amari vient de sortir. A l’affiche, Hiam Abbas, Sarra Hannachi et Salim Kechiouche.
Comme l’histoire de beaucoup d’autres, celle de Samia commence sur les rivages européens de la Méditerranée, qu’elle vient de traverser. Elle a survécu au voyage, ses compagnons d’infortune n’auront pas eu cette chance. La première scène du film est une scène de naufrage. Des photos tombent au fond de la mer, des hommes se débattent dans l’eau, des corps échouent sur le sable. Et Samia se relève.
En suffoquant
L’eau est très présente tout au long du récit. Il y a l’eau de la Seine que Samia observe, avec ses souvenirs traumatisants qui se rappellent à elle. Il y a l’eau du bain dans laquelle elle plonge et dont elle ressort en suffoquant. La réalisatrice Raja Amari raconte le quotidien d’une clandestine, la peur au ventre dès qu’elle croise un policier, la paranoïa dans les rues de la ville, le souci de sortir le moins possible et de ne surtout pas frauder dans les transports en commun.
Intime et désir
« Corps étranger » est aussi l’histoire d’un triangle amoureux, le titre du film prend alors un autre sens. Il y a Samia donc, puis Imed, une connaissance de son village d’origine et enfin Leïla, chez qui Samia fait le ménage. Le film laisse alors place à l’intime, au désir et à la sensualité. La noirceur des premières images est bien loin. Ici, il est question d’amour charnel, de quoi surprendre et rappeler, une fois de plus, que le cinéma tunisien est un cinéma qui ose.
Chloé Juhel
« Corps étranger » de Raja Amari, avec Hiam Abbas, Sarra Hannachi et Salim Kechiouche. En salle depuis le 21 février.