Chroniques à Budapest : Deux chances pour l’Algérie sur 800 m
Ce soir (samedi 26 août à 20h30) à Budapest, l’Algérie avec Slimane Moula et Djamel Sedjati auront deux chances pour le 800 m de monter sur la plus haute marche du podium. Pour l’instant, les Algériens n’ont obtenu aucune médaille dans ces championnats.
La dernière fois qu’un Algérien a gagné le 800 m au Championnats du monde, c’était en 2003 à Saint-Denis, au Stade de France. Son nom : Djabir Saïd-Guerni.
Il y a vingt ans, le 31 août 2003, dans une dernière ligne droite mémorable, Djabir Saïd-Guerni devient champion du monde du 800 m. Il l’emporte d’un cheveu face au Russe Yuriy Borzakovskiy, la légende du 800 m. Le Danois Wilson Kipketer finit à une décevante 4e place. Le stade exulte : «Je n’oublierai jamais tous ses drapeaux algériens qui ont été déployés dans le stade alors que je venais de franchir la ligne d’arrivée le premier », nous avait confié en 2022 Djabir Saïd-Guerni toujours aussi ému après cette victoire mémorable.
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Djabir Saïd-Guerni court à domicile
A l’époque, l’athlète algérien, habite Aubervilliers, la commune voisine de Saint-Denis. « Je courais à domicile. Puis il y a eu la remise de médaille et l’hymne national algérien qui a retenti dans tout le stade. C’était tellement beau et fort. J’en ai des frissons ! À travers le sport, on donnait une autre image de l’Algérie », avait encore dit au Courrier de l’Atlas le tout nouveau champion du monde.
Comme l’an passé aux Mondiaux d’Eugène, Slimane Moula et Djamel Sedjati, tous les deux 24 ans, sont en finale du 800 m. En 2022, aux Etats-Unis, Sedjati avait obtenu la médaille d’argent et Moula, avait fini 5 ème.
Avant de se lancer sur le 800 m, Slimane Moula était spécialiste des distances plus courtes, excellent coureur de 200 et de 400 m, il monte sur 800 m en 2019 où il devient Champion d’Afrique sur la distance. Sur le double tour, l’athlète algérien arrive à faire parler ses qualités de finisher. Djamel Sedjati est un pur coureur de 800 m. Vice-champion du monde à Eugène en 2022, il a remporté les Jeux Méditerranéens la même année..
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Slimane Moula ne s’est pas arrêté en zone mixte
Après sa qualification en finale mercredi, -il a remporté sa demie-finale-, Slimane Moula ne s’est pas arrêté en zone mixte. Sid Ali Sabour, son coach, rencontré au stade d’échauffement quelques minutes plus tard a expliqué les raisons de son silence. « Slimane préfère rester concentré sur sa course. Il a connu des moments difficiles dernièrement. Nous étions en stage en Turquie avant de venir à Budapest et il est tombé malade. Il est arrivé en séries perturbé et avec un manque de confiance en lui. Une fois qu’il s’est qualifié pour la demi-finale, il était plus détendu et cela s’est vu. Il a très bien couru. La finale est ouverte, il n’y a pas de favori ».
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« J’espère que je rendrai l’Algérie et le monde arabe heureux. »
Sejdati, lui, était tout sourire, après sa qualification pour la finale où il a terminé second. « Dieu merci, je suis en finale !, s’est-il exclamé. Je suis tellement heureux, c’était une belle course. J’espère que samedi, je rendrai l’Algérie et le monde arabe heureux. »
Samedi, si l’un des deux Algériens remporte le titre, la communion avec le public risque d’être moins forte qu’à Saint-Denis en 2003 quand Djabir Saïd-Guerni avait été sacré champion du monde. Les athlètes algériens pourront compter sur l’irremplaçable Halim Chenafi, alias Halim Bolt, né en France mais exilé depuis quelques années à Vancouver au Canada, fan inconditionnel de l’équipe d’Algérie, présent dans toutes les compétitions internationales d’athlétisme depuis 1997. Pour la finale, Halim a même prévu de déployer un grand drapeau algérien de sept mètres….
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