Chine/Etats-Unis : Bras de fer africain

 Chine/Etats-Unis : Bras de fer africain

Xi Jinping et Joe Biden. G : Dan Kitwood, Nicholas Kamm / AFP / POOL – D : Nicholas Kamm / AFP

Cela fait quelques années que la Chine s’intéresse de près aux ports africains. Si Tanger Med, qui se situe désormais dans le top 5 mondial des hubs portuaires en tant que troisième plateforme portuaire en termes de connectivité derrière Shanghaï et le Panama, reliée à 180 ports dans 70 pays, est une cible de choix pour Pékin en matière de services d’import et d’export, l’équipe de Xi Jinping sait qu’il est quand même difficile de disposer de ce port d’attache comme bon lui semble.

Même si d’ores et déjà, les Chinois planchent sérieusement sur un cheminement qui suivrait les côtes méditerranéennes jusqu’au port de Tanger et de là, profiter de la proximité géographique pour alimenter l’Europe et, en même temps traverserait le royaume, la Mauritanie pour atteindre l’Afrique subsaharienne. En attendant, l’activisme chinois s’est accentué sur la côte ouest africaine pour tenter de mettre la main sur une plateforme portuaire, voire même plus si possible.

Dernier exemple en date, depuis 2021, la Chine qui a ses entrées dans l’entourage du régime de Teodoro Obiang Nguema fait désormais du lobbying pour décrocher une autorisation à implanter une base navale dans le pays. Ce qui a fait sortir les États-Unis de leurs gonds pour signifier sèchement à Malabo qu’une telle autorisation accordée aux Chinois équivaudrait à une déclaration de guerre que Washington ne laisserait pas passer. C’est en clair le message porté par David Gilmour, le tout nouveau ambassadeur américain à Malabo.

Dans cette guerre de position, la Chine a mis les bouchées doubles pour avoir les bonnes grâces des dirigeants africains : si Xi Jinping a débloqué pas moins de 1 000 milliards de dollars pour les investissements extérieurs, une somme unique dans le monde, dans cette nouvelle configuration, l’Afrique se taille la part du lion : depuis 2013, la Chine a prêté plus de 120 milliards de dollars aux pays subsahariens, faisant ainsi de l’empire du Milieu le premier partenaire commercial de l’Afrique.

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