Cérémonies de l’Aïd : Le Conseil d’État demande la levée de l’interdiction
Le Conseil d’État a ordonné au gouvernement, lundi 18 mai, de lever l’interdiction « générale et absolue » de réunion dans les lieux de culte, mise en place dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, en raison de son « caractère disproportionné ». La justice était saisie en référé par plusieurs associations et requérants individuels pour pouvoir effectuer les cérémonies de l’Aïd.
La plus haute juridiction administrative a estimé dans une ordonnance que cette interdiction portait « une atteinte grave et manifestement illégale » à la liberté de culte. Elle enjoint au gouvernement de la lever « dans un délai de huit jours ».
Le décret de lundi demande donc à l’État d’autoriser les rassemblements dans les lieux de culte. Ceux-ci avaient avaient rouvert le 11 mai lors du déconfinement, mais étaient toujours vides par décret du Premier ministre. Pour les Sages, « des mesures d’encadrement moins strictes » peuvent être prises, à l’image de « la tolérance des rassemblements de moins de 10 personnes dans d’autres lieux ouverts au public ».
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Pas de rassemblement prévu pour la fin du ramadan
Pour le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Mohammed Moussaoui, cette ordonnance est « un signe d’ouverture prévisible ». Selon lui, « une interdiction absolue de tout rassemblement n’était pas compréhensible », notamment pour les cérémonies de l’Aïd.
« Très satisfait de l’issue du référé-liberté », s’est réjoui le président du Parti chrétien-démocrate, Jean-Frédéric Poisson, qui faisait partie des requérants, demandant au gouvernement de ne pas « jouer la montre pour son exécution ». Cette décision est « une bonne nouvelle pour la liberté de culte qui est un droit fondamental », a tweeté pour sa part Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat.
Toutefois, le CFCM reste prudent quant à l’organisation prochaine de cérémonies religieuses en présence de public : « Nous avons décidé de reprendre de façon progressive pour permettre de mieux maîtriser les effectifs et les gestes barrières et permettre aux fidèles de reprendre petit à petit leurs activités au sein des mosquées. » Il ne prévoit pas de rassemblement de population pour célébrer la fin du ramadan prévue le week-end prochain.
Une position qui fait écho aux décisions prises dans d’autres pays majoritairement musulmans. En Tunisie par exemple, le mufti de la République, qui a autorité pour organiser le culte, a déclaré le 19 mai que la prière de l’Aid El Fitr « pourra être accomplie chez soi », rompant ainsi avec la traditionnelle prière collective en mosquée.