Centre pour réfugiés ukrainiens : une occupation et beaucoup d’incompréhension
Un centre d’accueil pour Ukrainiens presque vide, des réfugiés à la rue : la tension grandit autour du centre d’accueil de la porte de Versailles.
Dimanche dernier, le collectif La Chapelle Debout diffusait, sur Twitter, une vidéo du centre d’accueil de la porte de Versailles, exclusivement à l’hébergement des réfugiés ukrainiens, vide, avec des rangées de lits de camp libre, accompagnée de cette légende : « des dortoirs vides et plus de vigiles que de réfugiés ukrainiens sur place ». Ce jour-là, le collectif, ainsi que 300 réfugiés de toutes nationalités, occupait ces locaux presque vacants. Le but étant d’exiger une égalité de traitement, des logements pérennes ainsi que la régularisation des habitants de l’ambassade des immigrés et 400 autres exilés à la rue.
Situation inacceptable
Dimanche, l’occupation a pris fin aux alentours de 22h30, avec l’obtention d’un rendez-vous hier (19 juillet) à la préfecture de région pour négocier des relogements pour tous les réfugiés suivis par La Chapelle Debout. Aujourd’hui, le collectif tiendra une conférence de presse à 14h, à l’Ambassade des immigrés, pour faire le point sur la situation. Ce qui est sûr, c’est que la Ville de Paris est sur la même position que le collectif concernant le centre d’accueil porte de Versailles. Le 7 juillet, au Conseil de Paris, Ian Brossat, adjoint (PCF) à la mairie de Paris en charge du logement, de l’hébergement d’urgence et de la protection des réfugiés, exprimait son indignation : « Quand on a des places libres, on les utilise ! ». Et ce, après avoir rappelé que l’hébergement des personnes à la rue était bien une compétence de l’État.
Beaucoup de places libres
Dans un communiqué publié dimanche, La Chapelle Debout indiquait que seule une soixantaine de places étaient utilisées sur les 550 que compte le centre d’accueil à destination des réfugiés ukrainiens. « Dans le centre de premier accueil situé à Porte de Versailles à Paris, entre 300 et 500 places sont laissées vacantes chaque nuit », s’indignait déjà Utopia 56, le 8 juillet dernier. L’association fustige le refus de l’État d’utiliser ces places vacantes pour héberger « des personnes vulnérables venant d’autres pays », alors que des centaines d’entre eux dorment à la rue. Au niveau national, selon le ministère de l’Intérieur, au 30 juin, 84 867 places d’hébergement étaient comptabilisées. Sur ce total, 44 057 places étaient vacantes, soit près de la moitié.