Centre de Ouardia : le ministère de l’Intérieur ignore une décision de justice
22 personnes illégalement détenues dans le centre de Ouardia attendent toujours leur libération ordonnée par le tribunal administratif. Elles avaient porté plainte et obtenu gain de cause contre le ministère de l’Intérieur. Mais, celui-ci s’entête portant « un coup majeur à l’État de droit en Tunisie », selon plusieurs organisations.
Depuis le 10 juillet et la décision historique ordonnant la suspension de leur privation de liberté, 22 migrants sont maintenus illégalement enfermés au centre de Ouardia. Il s’agit d’une « violation flagrante de la Constitution tunisienne, du Pacte international relatif aux droits civils », estiment des associations. Cette démarche remet également en cause le « principe de la force exécutoire de la décision judiciaire ». Parmi elles figurent notamment Avocats sans frontière et l’Organisation mondiale contre la torture.
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Le communiqué rappelle que la détention arbitraire est un délit grave passible de 10 ans d’emprisonnement. Tout comme le refus d’exécuter une décision de justice. Au-delà de l’illégalité d’un tel comportement, « le fait pour le ministère de l’Intérieur d’ignorer les décisions de la juridiction administrative est un coup majeur porté à l’État de droit en Tunisie », dénoncent ces associations. Elles s’inquiètent en outre de la fragilisation du pouvoir judiciaire, « rempart indispensable contre les abus de l’exécutif » dans une démocratie.
Ce n’est pas la première fois que la gestion du centre « d’hébergement et d’orientation » de Ouardia alarme la société civile. Les accusations de mauvais traitements et de déportations illégales font régulièrement l’objet de critiques de la part d’organisations tunisiennes et internationales. Jusqu’à présent, le ministère de l’Intérieur dont dépend l’établissement n’a pas démontré sa volonté de coopérer