« Ce qui s’oublie et ce qui reste », exposition avec Amina Agueznay, jusqu’au 29 août
Au Musée national de l’histoire de l’immigration, l’exposition « Ce qui s’oublie et ce qui reste » est née de la collaboration entre le Musée d’Art Contemporain Africain Al Maaden de Marrakech et le Musée national de l’histoire de l’immigration à Paris.
L’exposition explore la notion de transmission à travers les œuvres de dix-huit artistes du continent africain dont plusieurs marocains. Les propositions plastiques sont au cœur du débat. A l’heure de l’information en continu et des réseaux sociaux, que signifie transmettre ? Autant de questions qui trouvent réponses dans l’art.
Dans cette exposition, il est donné à voir comment les artistes abordent-ils les notions d’héritages, d’influences, de frontières et de migrations ? Peintures, tissages, sculptures, photographies, vidéos, installations, performances s’attachent autant à ce qui est partagé qu’à ce qui est effacé. A ce qui s’oublie et à ce qui reste. A voir ici https://www.histoire-immigration.fr/ce-qui-s-oublie-et-ce-qui-reste
Parmi les exposants, Malik Nejmi. Diplômé du conservatoire du cinéma français de Paris, Nejmi explore son histoire familiale à travers l’histoire collective. Par la photographie, la vidéo et le récit, il renoue avec le Maroc. Son pays d’origine, où l’artiste a passé, enfant, une partie de ses vacances. Il confie à l’occasion de cette exposition : « j’ai deux mémoires, deux pays sensibles à mon regard qui ont fait de leur histoire, un asile pour la famille.»
Révéler une culture qui s’affranchit des clichés doux et orientaux
Quant à Btihal Remli, détentrice d’un master en architecture de l’Académie des Beaux-Arts de Vienne, elle s’intéresse à l’impact des pratiques rituelles dans l’espace public marocain. La jeune Remli s’oriente vers une photographie documentaire, en interrogeant les questions d’identité et de superstition. Elle l’exprime par ses propres mots : « Mon objectif est de révéler une culture qui s’affranchit des clichés doux et orientaux répandus par la presse et les agences de voyages », lance-t-elle comme un défi.
Amina Agueznay est originaire de Casablanca. Elle pratique l’architecture aux États-Unis pendant neuf ans à partir de 1989 où elle fait son chemin. À son retour au Maroc, l’artiste commence à explorer la diversité des savoir-faire ancestraux. Une des grandes richesses patrimoniales du pays. « Mes œuvres, faites de liaisons et ramifications, traduisent le potentiel des connexions de personnes autour d’un projet commun », analyse-t-elle.
Répondant à la demande du ministère de l’Artisanat marocain, Amina Agueznay propose des ateliers de professionnalisation à des artisans. Elle invite notamment des « mâalmates », tisserandes de tapis issues des régions du Maroc à tisser des symboles. Des signes qu’elles utilisent habituellement et dont elles connaissent la signification. Un art et un savoir-faire que chaque génération imprègne de son vécu et transmet ensuite comme un précieux héritage à la génération suivante. Une exposition collective qui impressionne par sa richesse et une certaine générosité qui se dégage des œuvres artistiques.
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