Caroline Cayeux doit-elle démissionner ?

 Caroline Cayeux doit-elle démissionner ?

Caroline Cayeux, Maire de Beauvais et présidente de l’Association des Villes de France

Caroline Cayeux, ministre des Collectivités territoriales provoque des remous au sein de la majorité. Après ses propos controversés envers la communauté LGBT, sa position semble fragilisée.

Caroline Cayeux avait pris position lors des débats sur le projet de Loi Mariage pour tous, il y a 10 ans. Aujourd’hui, elle récidive et tente de s’expliquer… pour finalement s’enfoncer un peu plus. Elle a présenté ses excuses, en indiquant avoir des amis « parmi ces gens-là ». Face au tollé, la ministre avait rétropédalé en rappelant que les propos, qu’elle juge désormais « stupides et maladroits », « remontent à dix ans ». « Et si je ne peux nier les avoir tenus, évidemment que je ne les utiliserais plus et les regrette », avait-elle ajouté, en présentant ses « excuses les plus sincères ». Mais ces mots n’ont pas calmé. 130 noms, dont certains sont issus de la majorité, ont signé une tribune dans le Journal du dimanche daté d’hier. Alors, la ministre peut-elle tenir ? Et si oui, combien de temps ?

 

« À tous ces gens-là »

« Comment accepter les propos tenus par la ministre chargée des Collectivités territoriales à la veille de la fête nationale », s’interrogent les signataires de ce texte, intitulé « À tous ces gens-là ». Parmi eux, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, le secrétaire général de l’UNSA Laurent Escure, l’entrepreneur Mathieu Gallet, l’animateur Alex Goude ou encore le psychiatre Serge Hefez. On trouve également des politiques tels que l’ancien Premier ministre Manuel Valls, les députés de la majorité Joël Giraud, David Valence, Quentin Bataillon, ou encore le maire de Paris Centre Ariel Weil (PS) ainsi que la 1re adjointe au maire de Marseille Michèle Rubirola (EELV).

Position et attitude

« Elle a choisi délibérément de maintenir des propos homophobes : c’est certainement répréhensible. Et seul un juge devrait en décider », ajoutent les signataires de la tribune, alors que plusieurs associations ont annoncé avoir déposé plainte à Paris. « La question est de savoir si le gouvernement, dans son devoir de solidarité, valide la position d’un de ses membres, et si la majorité souscrit à son attitude » (…). « Il s’agit de défendre non pas telle ou telle communauté, mais bien le respect du principe d’égalité et de légalité par un membre du gouvernement ».