Caroline Cayeux, Alexis Kohler : deux dossiers pesants pour Elisabeth Borne
Cayeux dans la chaussure et coup de Kohler. Ces deux mauvais jeux de mots symbolisent bien le poids que représentent ces affaires vis-à-vis du gouvernement.
La Haute autorité pour la transparence de la vie publique a saisi la justice. Caroline Cayeux a démissionné, il y a deux jours, affirmant avoir « tenu compte des observations » de cette autorité indépendante et s’être « alignée ». Mais cela ne suffit pas à la HATVP, qui déplore des « manquements » et suspecte une « évaluation mensongère de son patrimoine » ainsi qu’une « fraude fiscale ».
En effet, la déclaration initiale de patrimoine de l’ancienne membre du gouvernement « comportait d’importantes minorations de la valeur de ses biens, de l’ordre de 2,4 millions d’euros pour sa résidence principale située à Paris et 1,5 million d’euros pour une maison située en Ille-et-Vilaine, soit une minoration d’environ la moitié de la valeur globale de ces deux biens », a précisé la haute autorité.
Prise illégale d’intérêt
Autre dossier encombrant pour le gouvernement Borne. Alexis Kohler est, lui, soupçonné d’avoir « participé » à des décisions de l’armateur MSC, lié à sa famille. Le secrétaire général de l’Elysée a été mis en examen pour « prise illégale d’intérêt » fin septembre. Le bras droit d’Emmanuel Macron l’a été pour sa « participation » en tant que haut fonctionnaire entre 2009 et 2016 à des décisions relatives à l’armateur italo-suisse MSC dirigé par les cousins de sa mère, la famille Aponte.
Après un an d’enquête du PNF, classée sans suite, l’association Anticor a obtenu en juin 2020 la désignation de juges d’instruction. Ces derniers lui reprochent d’avoir « participé » de 2009 à 2012, comme administrateur, à cinq délibérations des instances de STX France et trois du Grand Port Maritime du Havre, liés à MSC.