Siam verbalisée à la plage pour son voile
Siam, 34 ans, maman de deux enfants, originaire de Toulouse, qui souhaite garder l'anonymat, se souviendra longtemps de sa petite escapade sur la côte d'Azur.
Ce mardi 16 août, elle est tranquillement assise sur la plage de Cannes La Bocca avec ses enfants et des membres de sa famille, quand trois policiers viennent à son encontre. "Ils m'ont dit que ma tenue n'était pas correcte et que le maire avait pris un arrêté qui leur donnait la possibilité de verbaliser celles et ceux qui ne respectaient pas la loi", dit-elle, toujours abasourdie par une telle décision.
Le 28 juillet dernier, le maire Les Républicains (LR) de Cannes, David Lisnard, avait pris cet arrêté disposant que "l’accès aux plages et à la baignade sont interdits à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes moeurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades adaptées au domaine public maritime". En gros, un arrêté "anti-burkini", du nom de ce costume de bain pour femme couvrant le torse, ainsi qu'une partie des membres et de la tête.
Pourtant, ce jour-là, Siam ne portait pas de burkini, assure-t-elle, mais un "simple hijab sur les cheveux". "Je ne comptais pas me baigner, j'étais toute habillée", précise encore cette dernière.
Après quelques vaines protestations, les policiers lui remettent une contravention de 11 euros, mais ne l'oblige pas pour autant à quitter la plage. De "nature discrète", sur le coup, elle hésite à en parler.
Ce n'est que vendredi dernier qu'elle décide à faire connaître sa mésaventure, d'abord sur les réseaux sociaux, puis en contactant des associations de lutte contre l'islamophobie. "Pas question pour elle d'en rester là", répète-t-elle.
Nadir Dendoune