Canal Saint-Denis : Inaction des autorités, exilés vulnérables
Harcelés par les forces de l’ordre, vivant dans des conditions déplorables, les exilés des campements du canal Saint-Denis ne semblent pas vivre le même déconfinement.
Toujours plus loin
Depuis quatre ans, des campements de migrants subissent très régulièrement le harcèlement de la police puis démantèlement.
D’abord concentrés dans le nord-est parisien, au gré des nombreuses interventions de la police, on repousse les campements toujours plus loin pour se retrouver aujourd’hui, principalement, sur les communes d’Aubervilliers et de Saint-Denis.
Si le lieu change, les harcèlements policiers, les démantèlements mais également les mauvaises conditions de vie et d’hygiène, eux, restent bien présents. C’est pourquoi, plusieurs collectifs et associations (dont Médecins du Monde, Utopia 56, Emmaüs France…) ont déposé un référé liberté « pour demander un accès à l’eau et à l’hygiène, une mise à l’abri inconditionnelle et l’arrêt des démantèlements sauvages ».
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Démantèlements en série
Alors que la France entière respectait un confinement strict, les exilés des campements du canal Saint-Denis, n’étaient non seulement pas à l’abri, comme l’exigeraient les conditions d’une application des gestes barrières conformes à la situation, mais ils ont continué à être harcelés selon les organisations.
25 mars, 7 avril, 15 avril, 8 mai, des démantèlements sans aucune proposition de relogement : « Nous avons interpellé le Préfet de région, la préfecture de Seine-Saint-Denis, la mairie d’Aubervilliers et la mairie de Saint-Denis durant toute cette période, sans qu’aucune réponse à la hauteur de la situation ne soit proposée ».
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A qui la faute ?
Les forces de l’ordre n’ont fait « qu’appliquer l’arrêté qui interdit l’accès aux berges du canal à toute personne ». C’est en tout cas ce que clamait Georges-François Leclerc, préfet de Seine-Saint-Denis, lors d’une conférence de presse suite au démantèlement du 7 avril.
Dans le même temps, la maire de d’Aubervilliers, Mériem Derkaoui, se tournait désespérément vers l’Etat pour trouver des solutions : « Je continuerai à demander à l’Etat de prendre les mesures de mise systématique à l’abri ».
Alors que tout le monde se renvoie la balle et que l’inaction perdure, les exilés continuent de subir les démantèlements à répétition et de vivre dans des conditions indignes.