Sur le point d’être renvoyé à Tunis, Belhassen Trabelsi est introuvable
Arrivé avec femme et enfant en janvier 2011 à Montréal, le tout puissant beau-frère de l'ancien président Ben Ali avait perdu sa résidence permanente canadienne en 2012 et avait déposé immédiatement une demande d'asile, affirmant avoir peur pour sa vie en Tunisie. Sa demande rejetée, l’homme d’affaires devait faire l’objet d’un renvoi dans son pays.
En janvier 2016, par la voix de son ambassadeur à Tunis, le Canada avait indiqué que plus rien ne s’opposait à ce que Belhassen Trabelsi, richissime beau-frère du président tunisien déchu, soit extradé vers la Tunisie pour y être jugé. BT, comme le surnomment les Tunisiens, vivait à Montréal depuis sa fuite sous la pression populaire en 2001. Après avoir vu ses demandes d’asile et de séjour rejetées et épuisé tous les recours, il se retrouve donc en situation irrégulière.
Le frère de la « Régente de Carthage » Leila Trabelsi devait donc être expulsé vers Tunis le 31 mai dernier. Mais nulle trace de l’intéressé selon les autorités canadiennes qui avouent avoir perdu sa trace. Il ne s’est pas présenté à l’audition prévue le 24 mai à l'Agence des services frontaliers du Canada. Son avocat a affirmé ne pas pouvoir joindre son client et n’avoir aucune idée de l’endroit où il se trouve.
Belhassen Trabelsi fait l’objet d’un grand nombre d’accusations de la part de la justice tunisienne : importants détournements de fonds publics, extorsion, corruption, manipulation boursière ou encore vols de pièces archéologiques, dont certaines auraient quitté la Tunisie en sa possession. Pour des faits identiques, M. Trabelsi aurait été considéré comme agissant « au profit d'un organisme criminel », a estimé le ministère canadien de la Justice.
Rached Cherif