CAN2022. Scandale arbitral: la Tunisie saisit les instances africaines du football

 CAN2022. Scandale arbitral: la Tunisie saisit les instances africaines du football

C’est sur un scandale retentissant que s’est achevé, prématurément, le match inaugural du groupe F opposant la Tunisie au Mali. En sifflant la fin du match avant même le temps réglementaire de 90 minutes, sur le score de 1 – 0 pour le Mali (penalty à la 48ème minute de jeu), l’arbitre central zambien Janny Sikazwe créé une jurisprudence qui restera dans les annales les plus rocambolesques et honteuses du football africain.

Menée 1 – 0, la sélection tunisienne rate un pénalty tiré par Wahbi Khazri à la 77ème minute. Deux minutes plus tard, à la 79ème minute, on peut voir en gros plan l’arbitre Sikazwe faire signe au 4ème arbitre d’ajouter 5 minutes de temps additionnel. Ce qui tend à prouver qu’il pense vraisemblablement en être à la 89ème minute de jeu, visiblement en manque de lucidité.

A la 85ème minute, le même arbitre, pensant donc être à la 95ème minute de jeu, regarde sa montre, et siffle une première fois la fin du match, à la grande surprise du banc tunisien, abasourdi par cette décision illégale. Face aux protestations, confus, l’arbitre décide de laisser jouer encore 4 minutes et 50 secondes de jeu, pour resiffler cette fois la fin du match à la 89ème minute et 50 secondes ! Furieux, le coach tunisien Mondher Kebaier envahit le terrain en compagnie d’autres responsables des Aigles de Carthage, scandalisés par cette injustice caractérisée.

Car ce match fut particulièrement saccadé, interrompu à de multiples reprises : pas moins de 9 changements de joueurs, un carton rouge malien, deux pénaltys, des blessures, et surtout deux requêtes de vérification vidéo VAR qui ont duré chacune plusieurs minutes.

Suite au chaos et au cafouillage qui a nécessité le raccompagnement des arbitres sous escorte de sécurité, 40 minutes s’écoulent avant qu’un énième rebondissement, encore plus surréaliste, ait lieu : le 4ème arbitre remplace sur le terrain le premier arbitre qui a prétexté un malaise, et demande aux deux équipes de revenir jouer le temps additionnel : 1 minute restante dans le temps initial du match, + 2 minutes uniquement de temps additionnel pour un match qui en requiert, selon plusieurs experts, pas moins de 8 à 9 minutes de temps additionnel…

C’est alors que les maliens interrompent leurs douches dans les vestiaires et regagnent le terrain. Mais coup de théâtre, les Tunisiens s’estimant lésés par ces décisions, refusent de revenir terminer le match.

 

Le règlement est formel

Côté tunisien, il s’agit visiblement désormais de faire valoir l’article 7 de la loi du football, qui stipule que :

« Le match se joue en deux périodes de 45 minutes chacune. Chaque période doit être prolongée pour récupérer tout le temps perdu occasionné par les remplacements, les conséquences des blessures, etc. La durée de la récupération des arrêts de jeu est à la discrétion de l’arbitre. Le règlement des compétitions peut prévoir de jouer une prolongation en cas d’égalité. La prolongation se joue en deux mi-temps de 15 minutes maximum.

Un match commencé peut être définitivement arrêté à la discrétion de l’arbitre, en cas de circonstance particulière (intempéries, bagarres), ou après 45 minutes d’interruption ou bien lorsqu’une équipe ne dispose plus d’assez de joueurs (par expulsion ou blessures), moins de huit pour les matchs internationaux par exemple. »

Or, en l’absence de force majeure ayant résulté en une interruption, un match interrompu avant l’heure est considéré comme devant être intégralement rejoué.

Sauf que de l’avis de plusieurs spécialistes qui ont commenté ces évènements à chaud, les pressions de calendrier d’une compétition comme la CAN rendent la probabilité de faire rejouer un match très faible, d’autant qu’une chance a été donnée à la Tunisie de revenir sur le terrain.

Pour couronner le tout, on apprend que l’arbitre principal avait déjà été suspendu par la CAF en 2018 pour suspicions de corruption sur un match de LDC africaine.

La Tunisie compte à présent peser de tout son poids pour porter plainte auprès des instances du football africain et international, notamment via Wadii Jari, président de la Fédération tunisienne de football qui avait été élu membre du bureau exécutif de la CAF pour le mandat 2021-2025, lors des élections effectuées en mars dernier à Rabat (Maroc), rappelle-t-on. Affaire à suivre.

 

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