CAN 2024. Le naufrage de la Tunisie face à la Namibie
La Namibie signe la première victoire de son histoire en Coupe d’Afrique des nations (1-0) face à une Tunisie apathique et méconnaissable. Volontaristes, les « Brave Warriors » ont été récompensés de leurs efforts en fin de match grâce à une tête d’Hotto à la 88ème minute. En dessous dans l’intensité et la percussion, la Tunisie s’incline logiquement.
Si les pays arabes n’ont pour le moment pas brillé à cette édition de la CAN avec respectivement un nul de l’Egypte face au Mozambique et un nul de l’Algérie face à l’Angola, les Aigles de Carthage auront réussi à faire bien pire en s’inclinant face à une modeste équipe de Namibie sur le papier qui ne les avait jamais battus auparavant.
En trois participations à la Coupe d’Afrique des nations, la Namibie n’avait en effet jamais remporté le moindre match à la CAN, là où la Tunisie a remporté trois fois le titre, son dernier remontant à 2004. Mais en matière de football moderne, le mépris de l’adversaire peut coûter cher. En témoigne l’embarrassante défaite historique de ce soir.
Une Bérézina dès la première mi-temps
Premier constat, la Tunisie joue avec des ailiers léthargiques en première période qui n’enregistrent aucune montée significative même via Kechrida. La faute sans doute notamment au poste auquel est affecté Elias Achouri à gauche, habitué à être aligné à droite en club FC Copenhague. Sans faiseur de jeu, les flancs sont également restés orphelins de passes en profondeur avec l’absence de Hannibal Mejbri qui s’est cruellement faite sentir, quoique cette lacune n’excuse pas tout.
Numéro 10 emprunté et maladroit aujourd’hui au centre, Anis Ben Slimane a proposé une désastreuse performance avec une mauvaise lecture du jeu sur quasiment l’ensemble de ses ballons touchés. Il ne sera sorti qu’en toute fin de match à la 82ème minute de jeu par un Jalel Kadri décidément en mal d’inspiration.
Les Tunisiens avaient déjà montré une forme physique et tactique préoccupante lors de leurs matchs de préparation avec un 0 – 0 face à la Mauritanie le 6 janvier. Mais les observateurs étaient loin de s’imaginer que la défense tunisienne serait aussi béante, véritable passoire dès les premières minutes de jeu où il s’en est fallu de peu pour que la Namibie n’ouvre le score à plusieurs reprises.
Changements tactiques insuffisants en seconde période
Avec 99 buts à son actif en CAN, force est de constater que les matchs inauguraux de ce tournoi n’ont jamais réussi à la Tunisie qui y accuse 6 défaites pour 5 victoires et 9 nuls. Dans les quatre dernières éditions de la CAN, les Aigles de Carthage n’y ont ainsi plus gagné de premier match depuis 2015.
Aujourd’hui à l’exception du gardien Béchir Ben Saïd à peu près solide et d’un Aïssa Laïdouni entré en deuxième mi-temps qui a dynamisé le fond de jeu, l’ensemble de la performance collective est à oublier, ce qui a ouvert l’appétit de la Namibie qui a joué sans complexes.
Trop individualiste, le capitaine Youssef Msakni aura raté le coche plus d’une fois, tandis que la chaleur (36 degrés) et l’humidité des stades ivoiriens a favorisé les namibiens : les organismes de certains joueurs, à l’image de Ali Maaloul, ont visiblement très vite souffert, à bout de souffle sur les moindres accélérations.
Résultat, des balles longues synonymes d’impuissance technique et physique. La réaction d’orgueil en seconde période est loin d’être suffisante. Sur une série de 3 corners consécutifs et une pression fatale aux Tunisiens, la Namibie concrétise ses ambitions.
Dans ce groupe relevé et à la difficulté crescendo pour la Tunisie puisqu’elle y affrontera le Mali et l’Afrique du sud, il faudra désormais un sursaut ou un miracle pour que les hommes de Jalel Kadri se qualifient, ce qui devrait inciter ce sélectionneur à démissionner, au moment où Wadie Jary, le président de la Fédération de football dont on le disait très proche, se trouve en prison depuis le mois d’octobre 2023.
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