Campement de migrants démantelé à Paris, une soirée de la honte

 Campement de migrants démantelé à Paris, une soirée de la honte

Le 23 novembre 2020, des centaines de migrants, ayant occupé la place de la République à Paris, ont violemment été évacués par la police. GREG OZAN / AFPTV / AFP

Hier soir, le 23 novembre, la police a violemment évacué un campement de migrants tout juste installé à République. Le ministre de l’Intérieur demande un rapport.

 

Des tentes arrachées et secouées par les CRS pour en faire sortir brutalement ses occupants, des abris de fortune jetés, des journalistes matraqués et des militants associatifs frappés. Ce sont les scènes qui ont eu lieu hier soir, le 23 novembre, place de la République, en plein cœur de Paris.

Les forces de l’ordre sont venues vider ce campement de migrants après les avoir évacués de Saint-Denis. Cette installation organisée par des associations d’aide aux migrants n’aura duré qu’une heure.

Des décisions

Les images, nombreuses et non floutées, ont été diffusées sur les réseaux sociaux, elles auront permis au ministère de l’Intérieur de prendre la mesure de la violence de ce qui s’est produit.

A tel point que, plus tard, dans la soirée d’hier, la Place Beauvau a demandé la rédaction d’un rapport : « Certaines images de la dispersion du campement illicite de migrants place de la République sont choquantes. Je viens de demander un rapport circonstancié sur la réalité des faits au Préfet de police d’ici demain midi. Je prendrai des décisions dès sa réception », a déclaré Gérald Darmanin.

Rencontrer Jean Castex

Au-delà de la violence avec laquelle les forces de l’ordre ont évacué les migrants, il y a donc aussi la violence exercée à l’encontre des journalistes venus faire leur métier. Les relations entre la presse et le ministre de l’Intérieur sont d’ailleurs plus que jamais tendues.

Hier soir, le 23 novembre, les syndicats de journalistes ont été reçus place Beauvau pour évoquer leur demande de retrait de plusieurs articles dans la nouvelle loi de sécurité globale. Ils ont quitté la réunion précipitamment en demandant à rencontrer désormais Jean Castex, le Premier ministre.

L’examen de cette loi controversée se poursuit à l’Assemblée nationale : cet après-midi, le 24 novembre, les députés doivent voter la proposition de loi.

>> Lire aussi :

Loi de sécurité globale : inacceptable selon la Défenseure des droits