Calais : Une grève de la faim, un mort, l’échec de la politique migratoire

 Calais : Une grève de la faim, un mort, l’échec de la politique migratoire

Le père Philippe Demeestere, Anais Vogel et Ludovic Holbein dans l’église St-Pierre, à Calais, le 14 octobre 2021. Ces trois militants poursuivent leur grève de la faim entamée le 11 octobre pour dénoncer la politique migratoire de la France et la Grande-Bretagne. SYLVAIN LEFEVRE / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Calais. Un mort, une grève de la faim, la situation pour les migrants à la frontière franco-britannique ne s’améliore pas. Les associations interpellent de nouveau la sous-préfète.

 

Grève de la faim

Depuis 15 jours, Anaïs Vogel, Ludovic Holbein et le père Philippe Demeestère poursuivent leur grève de la faim pour dénoncer la violence à laquelle font face les personnes exilées à la frontière britannique, et notamment à Calais.

Jeudi dernier (21 octobre), un Soudanais, qui tentait la traversée de la frontière à bord d’un camion, est décédé. Une nouvelle victime qui renforce encore plus la détermination des grévistes.

De plus, en marge de la grève de la faim, le collectif Faim aux frontières a lancé une pétition qui a déjà récolté plus de 20 000 signatures.

Lettre

Dans un courrier adressé à la sous-préfète de Calais, l’association Utopia 56 affirme soutenir cette grève de la faim et avoir les mêmes revendications, à savoir, changer les politiques migratoires appliquées par la France et la Grande-Bretagne et mettre fin à cette politique de « non-accueil ».

« Nous vous interpellons, comme nous interpellons le préfet du Pas-de-Calais, les ministres de l’intérieur et de la cohésion sociale, le premier ministre et le président de la République, dans des courriers réguliers. L’ensemble de nos demandes et propositions font systématiquement l’objet d’une fin de non-recevoir » regrette Utopia 56.

Inefficacité

Si la préfecture de Calais a invité les associations présentes sur le terrain auprès des personnes exilées pour discuter, pour Utopia 56, aucune proposition concrète n’a, jusqu’ici, été avancée pour répondre aux revendications.

L’association dénonce « un faux-semblant pour donner l’illusion de la discussion ». Pourtant, la situation se dégrade et l’urgence est grandissante. Cet été, le nombre de traversées irrégulières de la Manche a explosé.

Bénédicte Jeannerod, directrice de Human Rights Watch France , dans un rapport datant du 7 octobre, pointe l’inefficacité de la politique mise en place : « Si l’objectif est de décourager les migrants de se regrouper dans le nord de la France, ces politiques sont un échec flagrant, et entraînent de graves souffrances ».

 

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