Calais : Les organisations saisissent la défenseure des droits
Face à des conditions de vie indignes à Calais, les exilés candidats à la traversée de la Manche se multiplient. Des organisations saisissent la Défenseure des droits et les Nations unies.
Saisines
Evacuations récurrentes et « brutales », réductions des distributions alimentaires, accès aux douches et aux points d’eau compliqué.
Depuis la fin de l’état d’urgence sanitaire (10 juillet), les conditions de vie des exilés à Calais se sont largement dégradées. C’est en tout cas ce qu’ont relevé quatorze organisations présentes à Calais pour aider les exilés au quotidien.
Vendredi 14 août, ces associations ont saisi la Défenseure des droits ainsi que 7 rapporteurs spéciaux des Nations unies relatifs aux droits humains. Le but : faire cesser les conditions de vie indignes et les « exactions récurrentes commises par les pouvoirs publics ».
Témoignages
Les saisines envoyées par les organisations sont étayées de 65 témoignages d’exilés mais également de membres d’associations et d’habitants.
Recueillis entre le 10 juillet et le 12 août 2020, ces témoignages font état de violations des droits humains. « Violences physiques » de la part des forces de l’ordre, « confiscations d’effets personnels (tentes, duvets...) » et interpellations.
Outre ce harcèlement policier quasi quotidien des exilés, les membres d’associations dénoncent les tentatives d’intimidations de la police (contrôles d’identités répétés sans motif, propos menaçants, etc.) qu’ils subissent quand ils viennent en aide aux exilés.
Traversée
La situation à Calais s’est donc dégradée depuis la fin de l’état d’urgence sanitaire. Pourtant, fraîchement nommé ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin était venu dans la ville de Calais, le 12 juillet. Ce dernier avait rencontré tous les acteurs calaisiens (les forces de l’ordre, la Préfecture, la municipalité…) mais aucune personne exilée, ni les associations qui les accompagnent au quotidien depuis des années.
Gérald Darmanin avait surtout paraphé un accord avec Priti Patel, secrétaire d’Etat à l’Intérieur britannique, pour créer une cellule franco-britannique de renseignement afin de mieux lutter contre les passeurs de migrants.
Une cellule dont l’efficacité reste à prouver. En effet, selon la BBC, depuis le mois d’août, plus de 1 200 exilés ont traversé la Manche pour rejoindre l’Angleterre, un record. En 2020, ils sont déjà 4 400 à avoir réussi cette traversée sur des embarcations de fortune.