Calais. Hiérarchisation des exilés en fonction de leur pays d’origine ?
Une hiérarchisation des exilés serait-elle opérée en France ? Des associations intervenant à Calais accusent la mairie de Calais de mieux accueillir les exilés venant d’Ukraine.
Poussés hors de leur pays par la guerre, des centaines d’exilés ukrainiens sont accueillis en France et notamment à Calais. Les associations de soutien aux personnes exilées se félicitent d’un tel élan de solidarité mais regrettent qu’il n’en ait pas été de même, ces dernières années, avec les exilés venant d’Afghanistan, Érythrée ou encore de Syrie.
« L’accueil aujourd’hui à Calais des personnes ukrainiennes prouve qu’il est possible d’accueillir dignement, ce que nous demandons depuis trente ans », indiquaient les associations dans un communiqué (14 mars).
Auberge de jeunesse
Depuis le 28 février, des exilés ukrainiens arrivent à Calais. Certains d’entre eux, ayant tenté de se rendre en Angleterre, ont été refoulés par les autorités britanniques.
Tout début mars, Natacha Bouchart (LR), maire de Calais, a annoncé la réservation d’une centaine de chambres dans une auberge de jeunesse, pendant une semaine, à destination de l’accueil des Ukrainiens.
« Des restaurateurs invitent les familles arrivées lundi [28 février, ndlr] à déjeuner (…) Cette prise en charge est réalisée par les services de l’Etat et la municipalité » précisait alors le maire de Calais.
Discrimination ?
Appel aux dons, dispositif de collecte, la mairie de Calais est très investie dans l’accueil des exilés ukrainiens. Les associations qui interviennent depuis plusieurs années à Calais pour aider les exilés de toutes provenances dénoncent une inégalité de traitement.
« Accueil à deux vitesses » ou encore « hiérarchisation des personnes exilés en fonction de leur pays d’origine », les soutiens aux personnes migrantes s’indignent devant un traitement qu’ils jugent discriminatoire.
Les conditions d’accueil des exilés ukrainiens confortent les associations et collectifs dans ce qu’ils martèlent depuis des années, et réaffirment aujourd’hui : « l’accueil n’est pas une question de moyens financiers ou matériels, mais de volonté politique ».
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