Calais : des propositions jugées « hypocrites », la grève de la faim continue
A Calais, les grévistes de la faim n’ont pas été convaincus par les propositions du médiateur envoyé par le gouvernement.
Déconnectées
« Ces annonces sont totalement déconnectées de la réalité. Elles ne changeront rien aux traitements inhumains et dégradants que subissent chaque jour les personnes exilées à Calais ». C’est ce qu’ont déclaré les militants en grève de la faim depuis 25 jours, en réaction aux propositions du médiateur envoyé par le gouvernement à Calais.
Les grévistes exigent des conditions d’accueil dignes pour les migrants et la fin du harcèlement policier quotidien.
Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, désigné pour discuter avec les grévistes, faisait, mardi (2 novembre), des propositions concrètes.
« Hypocrite » et « infaisable »
Parmi les propositions mises sur la table par le médiateur, la proposition systématique d’un hébergement aux personnes migrantes expulsées. Une proposition jugée hypocrite par les grévistes et leurs soutiens. Pour eux, ces mises à l’abri sont des « déplacements forcés des personnes loin de la frontière ».
Didier Leschi propose une autre solution pour éviter les évacuations surprise des camps de fortune. Il recommande un « délai de 45 minutes pour laisser le temps aux migrants de récupérer leurs affaires », ce qui permettrait un diagnostic social.
Proposition infaisable pour les grévistes, qui indiquent qu’un « diagnostic social préalable à chaque expulsion impliquerait un entretien individuel tous les deux jours avec chacune des 1500 personnes présentes sur l’ensemble des terrains expulsés ».
Statu quo
Selon les grévistes de la faim, aucune discussion préalable n’a eu lieu avec Didier Leschi pour l’élaboration de ces propositions. En outre, le 1er novembre, premier jour de la trêve hivernale, six lieux de vie ont été évacués « sans qu’aucun dispositif d’hébergement ne soit proposé ».
Les militants restent fermes, demandant « l’arrêt des expulsions pendant la trêve hivernale et de la destruction des effets personnels ». Mais ils demandent surtout un « dialogue raisonné et citoyen » qui n’a toujours pas eu lieu, selon eux.
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