Bruno Le Maire dénonce une « oligarchie digitale » après la fermeture du compte Twitter de Trump
Le ministre français de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a dénoncé ce lundi 11 janvier sur France Inter une « oligarchie digitale » qui menace les démocraties, suite à la fermeture du compte Twitter de Donald Trump.
« Ce qui me choque » dans la fermeture du compte Twitter de Donald Trump, « c’est que ce soit Twitter qui ferme », a déclaré Bruno Le Maire lundi 11 janvier sur France Inter. Le réseau social a décidé vendredi 8 janvier de fermer définitivement le compte du président sortant suite à l’irruption brutale des militants trumpistes au Capitole deux jours avant. Le réseau social a expliqué prendre cette mesure inédite face au « risque de nouvelles incitations à la violence ».
« La régulation des gens du numérique ne peut pas se faire par l’oligarchie numérique elle-même. L’oligarchie digitale est une des menaces qui pèsent sur les États et sur les démocraties », a dénoncé Bruno Le Maire. La régulation est nécessaire, mais doit se faire par le peuple souverain, par les États et par la justice« , estime le ministre.
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Concernant l’attaque du Capitole, Bruno Le Maire a jugé que « c’est le produit des mensonges de monsieur Trump. C’est parce qu’il a menti sur son échec électoral que ses partisans ont envahi le Capitole. C’est une attaque contre la démocratie ». Le ministre a estimé que cette séquence américaine « montre qu’un des éléments clés de la démocratie aujourd’hui, c’est le combat entre le mensonge et la vérité. Quand le mensonge vaut la vérité ce qui est aujourd’hui, le risque, il n’y a plus de démocratie possible ».
Bruno Le Maire a toutefois marqué la différence avec la situation en France : « Cela confirme la fierté que j’aie à servir un président de la République qui croit à la raison, qui croit fondamentalement en la vérité et qui croit qu’il faut argumenter, convaincre quand on fait de la politique ».
Facebook et d’autres services comme Instagram, Snapchat ou Twitch ont, de leur côté suspendu pour une durée indéterminée le compte du président sortant. Pour Fabrice Epelboin, spécialiste des réseaux sociaux et enseignant à Sciences Po Paris, il s’agit « clairement de censure », a-t-il déclaré le 9 janvier sur franceinfo.
D’autres voix se sont également élevées, notamment celle de Jean-Luc Mélenchon qui a estimé que « le comportement de Trump ne peut servir de prétexte pour que les Gafa s’arrogent le pouvoir de contrôler le débat public ». De son côté, Marine Le Pen y a vu un « véritable coup de force démocratique de la part de grands groupes privés ».