L’acteur américain Matt Dillon apporte son soutien aux Rohyngias

 L’acteur américain Matt Dillon apporte son soutien aux Rohyngias

WASHINGTON


 


Doucement mais sûrement. Après le soutien de Barack Obama  qui appelait ce lundi 1er juin la Birmanie à « cesser de discriminer » les Rohingyas, minorité musulmane du pays, c’est au tour de Matt Dillon de monter au créneau.


 


L'acteur américain a visité un camp de déplacés Rohyngias en Birmanie. C’est « consternant », a réagi à chaud le comédien auprès de l’AFP, se disant bouleversé par sa rencontre avec un jeune homme souffrant d’une profonde blessure à la jambe et qui ne bénéficiait d’aucun traitement.


« Personne ne devrait avoir à vivre comme ça, les gens souffrent vraiment et atrocement », a-t-il ajouté. Matt Dillon espère avec cette visite attirer l'attention sur la situation humanitaire dans laquelle se trouve cette minorité musulmane (5% de la population) dans le pays.


« Ils sont étranglés lentement, ils n’ont aucun espoir pour l'avenir et nulle part où aller. Je suis allé à certains endroits où les menaces de violence semblaient imminentes », a raconté le comédien qui a également visité par le passé des camps de réfugiés au Soudan, au Congo et ailleurs. « Ici, ce qui passe dépasse tout ce que l’on peut imaginer. On sent que cette communauté est abandonnée à son triste sort, on veut la laisser dépérir et mourir », a-t-il poursuivi. 


« Si je peux utiliser ma voix pour attirer l'attention sur des tragédies humaines occultées, où je vois des gens qui souffrent et vivent un martyre, alors je suis heureux d’avoir l’opportunité de le faire. Je voulais me rendre compte par moi-même des souffrances endurées par cette population » a-t-il encore ajouté. 


C’est à partir de 2012, que les Rohyngias sont devenus la cible de la majorité bouddhiste du pays. Et notamment du mouvement 969, dirigé par Ashin Wirathu, qui justifie les violences à l'encontre de la minorité musulmane parce qu'il prétend « vouloir protéger l’identité bouddhiste ». 


L’organisation non gouvernementale (ONG) Human Rights Watch (HRW) accuse le gouvernement du président Thein Sein, élu en 2011, les autorités locales et les forces de sécurité d’être impliqués dans des attaques ciblées. Elle a listé les exactions : stérilisation forcée, refus de soins, destruction de villages, installation  dans des camps de rétention, esclavage, viols et tortures sexuelles commis par des militaires, pogroms et arrestations arbitraires.



Une situation catastrophique qui, pourtant, laisse de marbre même le prix nobel de la Paix, la Birmane Aung San Suu Kyi. Cette dernière n'est toujours pas prête à condamner le sort réservé à ses compatriotes musulmans …


 


Nadir Dendoune