Bientôt des stations-essence réquisitionnées ?
Le secrétaire général de la CGT de la raffinerie TotalEnergies en Normandie, Alexis Antonioli, s’exprime devant des syndicalistes et des salariés réunis sur le site de la raffinerie TotalEnergies, à Gonfreville-l’Orcher, près du Havre, dans le nord-ouest de la France, le 10 octobre 2022. Une centaine de salariés ont voté le 6 octobre, pour poursuivre la grève salariale à la plateforme TotalEnergies en Normandie, Gonfreville-L’Orcher, alors que la tension monte dans les stations-service. LOU BENOIST / AFP
En France, on craint la panne sèche à la pompe. Total et la CGT n’ont pas trouvé d’accord sur les salaires. La grève est reconduite au moins pour aujourd’hui.
L’inquiétude des Français grimpe. Du côté de l’exécutif, on veut éviter une chose à tout prix : s’engluer dans un conflit social… trop puiser dans les réserves stratégiques. Après une réunion convoquée in extremis, l’exécutif n’exclut pas des réquisitions. L’option a été envisagée, débattue puis laissée de côté pour l’instant. Gérald Darmanin et Olivier Véran ont plaidé pour la réquisition des stations-service et des dépôts.
Menace agitée
Mais Elisabeth Borne n’a pas encore retenu cette solution. La Première ministre envisage de sévir mais elle est coincée : l’Etat n’a pas à intervenir dans des relations entre entreprises et salariés. La menace est malgré tout agitée, le temps peut-être pour les acteurs des négociations de se mettre à table comme la direction d’Esso et la CFDT et la CFE-CGC ont pu le faire hier.
Un accord salarial a été signé. En revanche, ça bloque toujours du côté de la CGT chez TotalEnergies. A ce stade, les pénuries d’essence touchent une station-service sur trois, voire une sur deux dans les Hauts-de-France et en région parisienne, et le phénomène gagne désormais la façade atlantique.
30 litres maximum
Un accès prioritaire est réclamé par les syndicats de soignants alors qu’un arrêté a été pris hier par le ministère de la Transition écologique. Le remplissage de jerrican est désormais interdit sur l’ensemble du territoire.
Face à la panique qui monte, l’exécutif prévient : il ne faut surtout pas faire des stocks. Dans le Vaucluse, le Var ou les Alpes-de-Haute-Provence, le plein se limite maintenant à 30 litres par automobiliste.
>> A lire aussi : Les stations-essence à sec
