Biarritz : la pharmacie « de la Négresse » rebaptisée
Pharmacie de la Négresse – Il s’agit d’une petite victoire pour l’association Mémoires et Partages. Ses militants se sont battus pour que cette enseigne change son nom raciste et sexiste.
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La polémique mémorielle est plus que jamais d’actualité alors que de nombreux militants antiracistes à travers le monde « déboulonnent », selon le terme consacré, des statues ou se battent pour rebaptiser des monuments, des rues ou des commerces.
A Biarritz, c’est tout un quartier qui porte ce nom : « la Négresse ». Alors, l’association Mémoires et Partages tente de convaincre, un à un, les commerces, qui en portent la dénomination, de la changer. Cette dénomination que les militants dénoncent comme étant « une appellation ouvertement raciste et sexiste ».
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Sept rues et commerces
Pour cette pharmacie, le combat aura duré deux années. C’est le temps qu’il aura fallu pour que Mémoires et Partages convainquent les trois propriétaires des bienfaits d’abandonner ce nom sur leur façade.
Au total, l’association dénombre sept rues ou commerces qui portent le nom controversé. Mais elle ne compte pas se satisfaire de cette petite victoire qu’elle salue tout de même : « On observe un changement global sur la manière d’appréhender le sujet de l’esclavage, de la traite humaine », a déclaré Karfa Sira Diallo, le fondateur de Mémoires et Partages. Un changement qui ne résonne pas aux oreilles de la mairie de Biarritz, qui semble fermée au dialogue.
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Combat devant les tribunaux
L’association propose de redonner au quartier de « La Négresse » sa dénomination d’origine, « Harausta » (qui signifie « endroit poussiéreux »), ou sinon d’apposer un panneau pour expliquer le choix du nom « La Négresse » fait au XIXème siècle par les troupes napoléoniennes.
Le combat se joue d’ailleurs aussi devant les tribunaux : en effet, les militants de Mémoires et Partages ont attaqué au tribunal administratif l’arrêté municipal de 1861 qui a acté la dénomination de ce quartier.
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