Bezons (95) : Faouzi, 19 ans, entre la vie et la mort après une agression
Dans son salon à Bezons (95), et malgré l’immense peine, Madame Chaib, lance un appel au calme. « Je ne veux plus de cette violence. Je ne veux pas que nos jeunes s’entretuent en se vengeant », martèle-t-elle, posée et entourée des siens.
Plongé dans le coma, hospitalisé à Beaujon à Clichy (92), son fils Faouzi, 19 ans, atteint d’un grave traumatisme crânien et d’une hémorragie cérébrale, est aujourd’hui entre la vie et la mort. Il y a cinq jours, dimanche 17 mai, il a reçu à l’arrière de la tête une agrafeuse murale. Deux suspects, un père et son fils, ont été mis en examen ce vendredi 22 mai pour tentative d’homicide.
Dimanche, il est 17h Faouzi et l’un de ses amis, un autre jeune homme du quartier, lui aussi âgé de 19 ans discutent dehors. Selon plusieurs témoins, ce dernier reproche à Faouzi d’avoir égratigné son quad. « Il était allé faire un tour avec et en revenant, il y avait un petit pet sur la carrosserie. Mais rien de grave », témoigne Abdel *. Le ton monte et les deux amis finissent par en venir aux mains. « Faouzi a pris le dessus et l’autre est rentré chez lui », continue Mourad*. « On croyait que l’affaire était finie ».
Mais le jeune homme finit par revenir avec son père. Toujours selon les mêmes témoins, le papa avait « un calibre » sur lui. « Mais il ne s’en est pas servi », tempère Abdel. « Je l’ai entendu dire à son fils ‘Tue-le, tue-le », raconte de son côté Mourad.
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Un coup d’agrafeuse à l’arrière de la tête
Se sentant en danger, Faouzi rebrousse chemin. C’est à cet instant qu’à Bezons (95), le jeune homme reçoit à l’arrière de la tête une agrafeuse. « On a entendu un bruit sourd. L’impact était tellement violent que Faouzi a perdu connaissance », explique ému Abdel qui s’approche alors de son ami et tente d’arrêter l’hémorragie, « en appuyant avec un gilet sur sa tête ».
« On se connait tous dans le quartier. Comment il a pu faire ça ? », interroge en colère Mourad.
Le Samu et les Pompiers arrivent très vite, suivis par la police quelques minutes plus tard. « Je n’ai rien à dire par rapport aux secours qui ont emmené très vite mon fils à l’hôpital », lâche la maman. « Par contre la police a agi comme si ce n’était pas grave », accuse Madame Chaib. « L’arme du crime n’a même pas été ramassée. Heureusement, un jeune homme du quartier l’a récupérée », fulmine-t-elle.
Dépot de plainte de Madame Chaib
Ne recevant pas d’appel de la police, Madame Chaib finit par déposer plainte deux jours plus tard, (ndlr mardi 19 mai). « Au commissariat d’Argenteuil, j’ai été très bien accueillie. Je suis tombée sur une enquêtrice très professionnelle et très sympa. Elle m’appelle tous les jours pour prendre de mes nouvelles », tient à préciser Madame Chaib de son salon à Bezons (95)
Si le papa impliqué dans l’agression a été arrêté très vite, une source policière indique que le fils, « après avoir disparu plusieurs jours, s’est présenté au commissariat hier » (ndlr jeudi).
Comme pour la maman de Faouzi, la police demande aux jeunes hommes du quartier de ne pas « entrer dans une dynamique de vengeance » et promet que toute la lumière sera faite sur ce « malheureux drame qui n’aurait jamais dû arriver ».
*Le prénom a été modifié