Baya la peintre prodige à l’honneur à l’IMA à partir du 8 novembre
A travers l’exposition « Baya, femmes en leur Jardin. Œuvres et archives, 1944-1998 », le musée de l’IMA et le Fonds Claude et France Lemand rendent hommage à l’artiste algérienne Baya.
De son nom Fatma Haddad, plus connue sous le nom de Baya, est une artiste plasticienne née en 1931 à Bordj el-Kiffan dans l’Algérie colonisée. Autodidacte, Baya commence d’abord par la sculpture. Elle était enfant et orpheline et aidait sa grand-mère dans une ferme de colons. Avec l’argile à sa portée, l’enfant donnait forme à des figures humaines et animales.
C’est dans cet élan de création que Marguerite Caminat, peintre et sœur de la propriétaire de la ferme, entrera en scène et fournira à la jeune enfant le matériel nécessaire pour développer sa pratique artistique. Elle lui apprenait également à lire et à écrire le français.
Convaincue du don de Baya, Marguerite Caminat l’adoptera. Elle présentera son œuvre à ses connaissances. C’est ainsi que le galeriste Aimé Maeght découvre le travail de l’artiste en herbe, de passage à Alger. Il décidera en 1947, Baya n’avait alors que 16 ans, d’exposer ses toiles au 13 de la rue de Téhéran à Paris.
Ainsi, Baya n’aura jamais souffert, comme d’autres femmes artistes partout dans le monde, d’un manque de visibilité. Son travail, qualifié d’ailleurs à tort « d’art naïf » ou « d’art brut », a exercé une influence majeure, particulièrement en Algérie où elle fut beaucoup imitée par les générations formées après l’Indépendance. Une œuvre connue et reconnue pour sa singularité, son raffinement et sa dimension spirituelle.
Une artiste célèbre à 16 ans déjà
Les œuvres de Baya conservées au musée de l’Institut du monde arabe, augmentées de la donation Claude et France Lemand, forment un ensemble documentant toutes ses périodes d’activité et de sa vie, de 1947 à sa mort en 1998. Elles viennent compléter le fabuleux trésor des Archives nationales d’Outre-Mer d’Aix-en-Provence et d’autres prêts. L’ensemble permet de saisir l’évolution de la peinture de l’artiste jusqu’aux émouvantes œuvres de 1998, les dernières réalisées par Baya.
A travers l’exposition « Baya, femmes en leur Jardin. Œuvres et archives, 1944-1998 », le musée de l’IMA et le Fonds Claude et France Lemand rendent hommage à l’artiste algérienne la plus singulière du XXe siècle, propulsée dès l’âge de 16 ans au sommet de la notoriété. Une invitation à découvrir le bestiaire énigmatique de ses céramiques, et ses peintures joyeuses et colorées montrant une nature luxuriante et comme une ode à la vie. Un évènement qui s’inscrit dans le cadre de « 2022. Regards sur l’Algérie à l’IMA ».
Des visites, conférences, rencontres et publications analyseront le contexte historique, social, économique et esthétique de production de chacune des périodes du parcours de Baya, et étudieront les œuvres dans ce qu’elles ont d’unique et d’universel.
L’exposition « Baya. Femmes en leur Jardin » du 8 Novembre 2022 au 26 mars 2023 au musée de l’IMA.
>> Lire aussi :Rock el Casbah to Rachid Taha, une exposition hommage à l’artiste parti en 2018