BAM : Une reprise de l’activité économique après la forte baisse
L’économie marocaine devrait enregistrer une croissance de 5,3% au titre de l’année 2021, avant de s’établir à 3,2% en 2022. Une prévision annoncée par le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), mardi 23 mars, à l’issue de sa première réunion trimestrielle de l’année 2021.
“La valeur ajoutée des activités non agricoles progresserait en 2021 de 3,5%. Et, tenant compte d’une production céréalière estimée autour de 95 millions de quintaux (Mqx), celle du secteur agricole rebondirait de 17,6%. Portant ainsi la croissance de l’économie nationale à 5,3%”, fait observer la Banque centrale.
La reprise de l’activité économique se poursuivrait, grâce notamment au plan de relance de 120 milliards de dirhams, ajoute Bank Al-Maghrib. Mais aussi à l’orientation accommodante de la politique monétaire et un certain regain de confiance au regard de l’avancement de la campagne de vaccination. Les conditions climatiques favorables caractérisant l’actuelle saison agricole devraient également aider à la relance.
Ces perspectives restent toutefois entourées de fortes incertitudes. Liées essentiellement à l’évolution de la situation épidémiologique et à la disponibilité des vaccins aux niveaux national et international.
Au niveau national, les données des comptes nationaux relatives au troisième trimestre 2020 laissent indiquer une reprise de l’activité. Après la forte baisse enregistrée un trimestre auparavant. Tenant compte de ces réalisations et des indicateurs de haute fréquence disponibles, la contraction de l’économie nationale sur l’ensemble de l’année ressortirait, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib autour de 7%. Elle reflète des replis de 8,1% de la valeur ajoutée agricole et de 6,7% de celle des activités non agricoles.
Sur le plan du marché du travail, les données du Haut-commissariat au plan (HCP) indiquent une forte dégradation en 2020. Le Maroc a enregistré une perte de 432.000 emplois, dont 273.000 au niveau de l’agriculture et 107.000 dans les services. Le taux d’activité a reculé de 45,8% à 44,8%. Tandis que le taux de chômage s’est aggravé à 11,9% globalement et à 15,8% en milieu urbain.
Sous l’effet des pressions désinflationnistes émanant de la demande, l’inflation est restée faible en 2020. Avec la reprise de l’activité et l’augmentation des cours internationaux du pétrole et de certains produits alimentaires, elle devrait s’inscrire en hausse. Tout en demeurant à un niveau modéré, passant de 0,7% en 2020 à 0,9% en 2021 puis à 1,2% en 2022.
Après avoir affiché une forte résilience en 2020, avec un accroissement de 5% à 68 MMDH, les transferts des MRE atteindraient 71,9 MMDH en 2021, puis 73,4 MMDH en 2022. Pour ce qui est des opérations financières, les recettes des IDE devraient avoisiner 3,2% du PIB après avoir baissé à 2,4% en 2020.
S’agissant des finances publiques, l’exécution budgétaire de la loi de finances rectificative fait ressortir un déficit, hors privatisation, de 82,4 MMDH ou 7,6% du PIB et ce, compte tenu du solde positif de 5,3 MMDH du Fonds spécial de gestion de la pandémie de la Covid-19.
Tenant compte des données de la loi de finances 2021 et des perspectives de croissance économique, la consolidation budgétaire devrait reprendre graduellement. Le déficit hors privatisation devant s’atténuer, selon les projections de BAM à 7,2% du PIB en 2021 puis à 6,7% du PIB en 2022. Dans ces conditions, poursuit BAM, le taux d’endettement du Trésor continuerait d’augmenter. Il passerait de 77,4% du PIB en 2020, à 79% en 2021 puis à 81,3% en 2022.
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