Au tribunal, les agents de la Brav-M reconnaissent leurs violences

 Au tribunal, les agents de la Brav-M reconnaissent leurs violences

Illustration -Interpellation d’un manifestant par des policiers de la Brav-M, à Paris, le 18 mars 2023, deux jours après le recours au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites. (Photo : Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP)

« Tu la fermes ou t’en veux une autre » : extrait de l’enregistrement issu d’une interpellation par ces policiers en mars 2023, lors d’une manifestation.

Deux gardiens de la paix de la brigade de répression de l’action violente motorisée ont été renvoyés devant la justice par le parquet pour des faits de violences par personne dépositaire de l’autorité publique et menaces de violences réitérées envers un étudiant tchadien.

Après la diffusion de l’intégralité du fichier audio de 23 minutes, Souleyman Adoum Souleyman se remémore à la barre cette soirée où il a été violemment arrêté par les policiers. Il raconte avoir subi une « balayette », mis au sol par un agent de la Brav-M avant même qu’un mot ne lui soit adressé.

Dans la foulée, un policier effectue une palpation de l’étudiant, lui touchant fermement les parties génitales en lui disant : « tu n’as pas de couilles, toi ». Pour ce geste, l’étudiant accuse le gardien de la paix d’agression sexuelle et les dix agents de cette brigade de complicité d’agression sexuelle.

Deuxième gifle

Après ce geste, l’étudiant est amené dans une rue à proximité et assis dos au mur, aligné avec six autres jeunes arrêtés. « Efface ton sourire », lui demande un des agents de la Brav-M qui lui assène une première gifle, puis une deuxième.

« Toi, je t’aurais bien pété les jambes. (…) La prochaine fois qu’on vient, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu’on appelle ambulance pour aller à l’hôpital », menace un deuxième policier.

Délibéré au 7 juillet

Les plaignants et témoins ne peuvent pas identifier les policiers auteurs des violences et menaces : les agents de la Brav-M sont casqués et cagoulés au moment des faits. Toutefois, deux policiers ont reconnu les coups et les menaces.

A l’issue de leur garde à vue, les sept jeunes interpellés ont été relâchés sans poursuite judiciaire.

Dans leurs rapports administratifs, les policiers de la Brav-M indiquent qu’ils avaient pour objectif d’interpeller un groupe de manifestants qui auraient mis le feu à des poubelles.

Aucune preuve de dégradations à proximité du lieu d’interpellation n’a été versée au dossier. Le délibéré sera rendu le 7 juillet.