Au moins 25 migrants morts découverts dans le désert tunisien

 Au moins 25 migrants morts découverts dans le désert tunisien

Migrants retrouvés dans le désert entre la Tunisie et la Libye par les garde-frontières libyens.

Dans le désert tunisien, une situation humanitaire reste préoccupante, mettant en lumière le traitement de centaines d’exilés originaires d’Afrique subsaharienne. Les autorités tunisiennes ont été critiquées pour avoir laissé ces migrants à la frontière libyenne, une zone aride et inhospitalière. Les réseaux sociaux ont été inondés d’images de ces individus épuisés, certains ayant été secourus par les gardes-frontières.

Les températures, dépassant souvent les 40 degrés Celsius, ont transformé ce paysage en un défi insurmontable pour les exilés qui ont été abandonnés ici. Les images troublantes montrent des hommes, des femmes et même des enfants cherchant désespérément refuge et assistance dans ce désert, point d’orgue d’une campagne d’arrestation et d’expulsion menée par la Tunisie.

Depuis la ville de Sfax, un point de départ populaire pour ceux tentant de se rendre en Europe, les migrants ont été conduits par les autorités à la frontière avec la Libye et abandonnés dans une région isolée, sans eau ni nourriture. Les gardes-frontières ont témoigné de ces scènes tragiques, montrant des migrants épuisés, désorientés et en quête de secours.

 

Des images insoutenables

Les images de ces migrants en difficulté ont suscité une réaction internationale. Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a vivement critiqué les « expulsions » de migrants d’Afrique subsaharienne et a appelé à une approche plus humaine. « Nous sommes profondément préoccupés par l’expulsion de migrants, réfugiés et demandeurs d’asile de Tunisie vers les frontières avec la Libye, et aussi avec l’Algérie”, s’insurge le porte-parole adjoint du secrétaire général des Nations unies.

D’après l’ONG Human Rights Watch, au moins « 1.200 ressortissants subsahariens » ont alors été « expulsés » par les forces de sécurité tunisiennes aux frontières avec la Libye à l’est, et l’Algérie à l’ouest. Le Croissant rouge tunisien en a par la suite mis à l’abri plus de 600 à Ras Jedir, zone tampon séparant Tunisie et Libye, et environ 200 du côté algérien.

 

Soutien d’une partie de la population

Cependant, les autorités tunisiennes semblent déterminées, mettant en avant des préoccupations liées à la sécurité et à la stabilité. Au début de l’année, le président Kaïs Saïed affirmait que l’immigration relevait d’un « plan criminel pour changer la composition du paysage démographique » du pays. Des propos applaudis par une partie de la population.

En juillet, la mort d’un Tunisien lors d’affrontements entre migrants et habitants à Sfax, la deuxième ville de Tunisie, a provoqué une vague de violence qui a fait au moins 30 blessés, dont des femmes et des enfants. Selon un médecin : « Certains ont été jetés de terrasses, d’autres agressés avec des sabres. »

Face à la crise, les rappeurs BigFlo & Oli ont décidé de « reporter » un concert à Carthage pour protester contre la situation des migrants coincés entre la Tunisie et la Libye. Quelques jours plus tôt, Gims avait annoncé l’annulation d’un concert prévu à Djerba, afin de protester contre « la détresse insoutenable » dans laquelle se trouvent les migrants.