Attentat de Conflans-Sainte-Honorine : Le Pen souhaite une « législation de guerre »

Marine Le Pen a réclamé lundi une « législation de guerre » contre l’islamisme. Après la décapitation d’un enseignant qui avait montré des caricatures de Mahomet, la patronne de l’extrême droite a trouvé un terrain propice à ses thèmes favoris que sont l’immigration et la sécurité. Il s’agit à ses yeux de mener une « stratégie de reconquête » républicaine et pas seulement « d’endiguement ».

« L’islamisme est une idéologie belliqueuse dont le moyen de conquête est le terrorisme », assène Marine Le Pen, trois jours après l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine. Elle y voit ainsi « un acte de guerre, (qui) exige une législation de guerre ».

Quelques heures auparavant, elle s’était rendue sur les lieux de l’attentat pour déposer une gerbe devant le collège de l’enseignant décapité. Aucun responsable du RN n’a participé aux manifestations dimanche en son hommage, par lassitude de la « politique de la bougie ».

 

« Guerre »

La dirigeante d’extrême droite a réclamé une « législation d’exception » qui « sera conforme à l’État de droit ». « Dirigée contre les terroristes », celle législation « n’affectera aucunement les libertés publiques », avec des « procédures policières et judiciaires spécifiques », une « possibilité de surveillance étendue » et un « régime carcéral spécifique ».

Même son de cloche chez Les Républicains. « Avec cet attentat, on s’est attaqué au plus sacré de la République: l’école. Ce n’est pas un acte de séparatisme, c’est une déclaration de guerre », estime Damien Abad, le patron des députés LR. Il réclame également des mesures musclées comme la fermeture de mosquées. Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a de son côté accusé Emmanuel Macron de ne pas « mener cette guerre » contre l’islamisme.

Coïncidence du calendrier, Les Républicains ont fait lundi une série de propositions pour lutter contre l’islamisme. Y figure notamment une épreuve sur la laïcité au brevet, la fin des menus confessionnels à l’école ou encore un numéro vert pour les enseignants. Ce numéro pourrait ainsi permettre de poursuivre des parents d’élèves en cas « de menaces ou d’insultes contre un enseignant ». Une proposition qui fait directement écho au déroulement des faits de l’assassinat de l’enseignant de Conflans-Sainte-Honorine.

 

L’immigration… encore

Refusant toute « complaisance directe ou indirecte de l’administration », Marine Le Pen a par ailleurs souhaité de nouveau un « renforcement des moyens de police nationale et municipale comme de la gendarmerie ». Mais, aussi une « évolution de la légitime défense », un « armement obligatoire des polices municipales », le « renforcement des moyens de justice » et la « création de centres pénitentiaires adaptés ».

Elle a en outre réclamé « un moratoire immédiat sur l’immigration et sur les naturalisations », une de ses antiennes. Mme Le Pen estime en effet que « la politique migratoire nourrit le communautarisme, terreau de l’islamisme ». Elle a également redemandé une « réforme du code de la nationalité ».

« Aucun étranger fiché S pour islamisme, en situation régulière ou irrégulière, ne doit pouvoir rester en France », a-t-elle insisté. Un binational fiché S « pour islamisme doit être déchu de sa nationalité et renvoyé. Un Français fiché S pour islamisme doit être poursuivi pour intelligence avec l’ennemi, condamné et incarcéré ».