Attentat à Bruxelles : mort du suspect arrêté par la police
Déjà condamné par le passé par la justice en Tunisie, un homme soupçonné d’avoir tué deux Suédois lors d’une attaque hier soir lundi à Bruxelles a été mortellement blessé lors de son interpellation par la police aujourd’hui.
Selon le porte-parole du parquet fédéral belge, l’homme soupçonné d’avoir tué deux Suédois lors d’une attaque lundi soir à Bruxelles a été interpellé mardi matin dans la capitale belge. L’interpellation a eu lieu dans la commune bruxelloise de Schaerbeek, où un immeuble avait été perquisitionné dans la nuit. Selon le parquet fédéral belge, le suspect est décédé, blessé par balles lors de son interpellation.
Selon la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden, l’arme utilisée lors de l’attaque a été retrouvée à proximité des lieux de l’interpellation. Le suspect recherché était un homme radicalisé d’origine tunisienne et en séjour irrégulier en Belgique, selon le Premier ministre Alexander De Croo qui a dénoncé un attentat d’ « une totale lâcheté ». Un message vidéo de revendication a été posté sur les réseaux sociaux par un homme « se présentant comme l’assaillant et se disant inspiré par l’Etat islamique », a souligné le parquet fédéral, chargé des dossiers de terrorisme, qui a été saisi de l’enquête.
Utilisation d’une arme d’assaut
« Le terrorisme ne vaincra jamais ! », s’est exclamé Alexander De Croo lors d’un point de presse matinal, parlant d’une attaque « à l’arme de guerre ». Le centre national de crise a été activé et la menace terroriste relevée au niveau 4, considérée comme « très grave », le niveau maximal dans la région de Bruxelles, au stade 3 (« grave ») sur le reste du pays.
Les écoles européennes et certains établissements flamands resteront fermés mardi dans la capitale belge, selon les autorités. Le suspect a été présenté par les médias comme Abdesalem L., âgé de 45 ans. Selon le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne, ce demandeur d’asile a été condamné en Tunisie « pour des délits de droit commun », mais n’était pas signalé pour un risque terroriste. L’attaque est survenue lundi peu après 19h00 près de la Place Sainctelette, à Bruxelles, à quelques heures d’un match de qualifications de l’Euro – 2024 de football opposant la Belgique à la Suède au stade Roi-Baudouin.
Sur le réseau X (anciennement Twitter), le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billström s’est dit « dévasté » par cette attaque ayant coûté la vie à deux supporters suédois. D’après les premiers éléments, l’assaillant a pris pour cible avec une arme automatique ces derniers ainsi qu’un chauffeur de taxi, qui a été « grièvement blessé mais serait hors de danger », selon le Premier ministre. L’attaque a été condamnée par plusieurs dirigeants européens. Le président français Emmanuel Macron a déploré une « attaque terroriste islamiste ». La France a annoncé un renforcement de ses contrôles aux frontières.
A priori sans lien avec les évènements de Gaza
Le match Belgique-Suède a été arrêté à la mi-temps et les quelque 30.000 spectateurs ont dû patienter plusieurs heures sur place par mesure de sécurité. Le stade a été évacué progressivement à partir de 23H45, et les supporters suédois conduits sous escorte à l’aéroport pour regagner leur pays.
Dans une vidéo de revendication, « la nationalité suédoise des victimes est évoquée comme motivation probable de l’acte », a précisé un porte-parole du parquet fédéral, Eric Van Duyse.
La Suède, dont l’image s’était fortement dégradée cet été dans le monde musulman après plusieurs profanations du Coran autorisées sur son sol, avait décidé le 17 août de relever son niveau d’alerte terroriste, estimant que la menace d’attentats « persistera pendant longtemps ».
« A ce stade, aucun élément n’indique un lien potentiel avec la situation israélo-palestinienne », a encore souligné Van Duyse, même si en France se pose désormais au sein du gouvernement la question de l’enjeu des expulsions des étrangers radicalisés en situation irrégulière, suite à l’attaque perpétrée à Arras.
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