Attaque de Paris : un héros très suspect

 Attaque de Paris : un héros très suspect

L’assaillant présumé de la policière est un Tunisien inconnu des services de police. GERARD JULIEN / AFP

Il était le deuxième suspect de l’attaque de Paris ce weekend, il a été arrêté à tort. Un Algérien de 33 ans a tenté de neutraliser l’assaillant de l’attaque devant les ex locaux de Charlie Hebdo.

 

On le sait maintenant avec certitude. L’homme, soupçonné d’être le second auteur de l’attaque au couteau dans le 11e arrondissement de Paris vendredi dernier, le 25 septembre, est en réalité un homme qui a tenté d’arrêter l’assaillant. Il s’agit d’un ouvrier algérien de 33 ans, qui vit en France depuis moins de 10 ans. Les forces de l’ordre l’ont interpelé peu de temps après l’attaque. Il a passé plusieurs heures en garde à vue avant la levée de celle-ci dans la nuit de vendredi à samedi.

 

Menottes et yeux bandés

Il raconte, dans les colonnes du Monde : « J’étais en train d’entrer dans ma voiture, quand j’ai entendu les cris d’une femme, raconte l’ouvrier. À ce moment-là, je vois un mec suspect qui court en direction du métro Richard-Lenoir, je suis parti directement pour le suivre. » Il a poursuivi l’auteur de l’attaque jusque dans le métro, a tenté d’échanger quelques mots avec lui puis a décidé d’aller prévenir la police. C’est là que la police l’a arrêté. Selon son avocate, son placement en garde à vue, avec une interpellation type affaires de terrorisme (menottes, yeux bandés), n’était pas « strictement nécessaire ». Les enquêteurs disposaient en effet « déjà tous les éléments ».

 

« On imagine plein de choses »

Le véritable assaillant a ensuite été arrêté, il est accusé d’avoir attaqué au couteau deux salariés de l’agence de presse Premières Lignes, en pause cigarette devant le 10, rue Nicolas-Appert (11e arrondissement), où se trouvait auparavant les locaux de Charlie Hebdo. A ce jour, le 28 septembre, six personnes sont toujours placées en garde à vue dans le cadre de l’enquête. De son côté, le « héros suspect » raconte, lui, son soulagement, à nos confrères du Monde : « S’ils n’avaient pas attrapé la personne, s’ils m’avaient gardé à la place. On imagine plein de choses ». Le sénateur socialiste David Assouline, la députée LREM Anne-Christine Lang ou encore le vice-président du Rassemblement national Jordan Bardella demandent la naturalisation de cet homme.