Asile et immigration : Macron annonce une nouvelle loi pour 2023

 Asile et immigration : Macron annonce une nouvelle loi pour 2023

Emmanuel Macron évoque la possibilité d’instaurer des quotas d’immigration dans sa lettre fixant les contours du débat national. Denis Charlet / AFP

Emmanuel Macron a annoncé jeudi qu’un projet de loi sur l’asile et l’immigration arriverait en début d’année prochaine. Le chef de l’État dit vouloir mettre un terme à la politique actuelle en matière d’asile, qu’il juge « absurde » et qu’il estime « inefficace et inhumaine ».

Le nouveau projet de loi sur l’asile arriverait devant les parlementaires « dès début 2023 » face à une « politique absurde » qui est à la fois « inefficace et inhumaine ». Critiquant la gestion actuelle, le Président de la République rappelle qu’elle « consiste à mettre des femmes et des hommes qui arrivent, qui sont dans la plus grande misère » dans les quartiers les plus pauvres.

Cette politique « est inefficace parce que nous nous retrouvons avec plus d’étrangers en situation irrégulière que nombre de nos voisins (et) inhumaine parce que cette pression fait qu’on les accueille trop souvent mal », a-t-il constaté.

Pour y remédier, il veut des « procédures pour pouvoir aller beaucoup plus vite ». Il s’agit pour lui de « préserver les droits fondamentaux de toute personne ». Cela veut dire « Il faut « différencier les procédures », « accélérer leur instruction » et « intégrer beaucoup plus vite et beaucoup mieux celles et ceux qui ont même un titre provisoire par la langue et par le travail », a plaidé Emmanuel Macron. L’accélération et la différenciation du traitement des dossiers peuvent cependant faire craindre pour la qualité de l’examen des demandes d’asile.

Le chef de l’État souhaite également une meilleure répartition des étrangers accueillis sur le territoire, notamment dans les « espaces ruraux, qui eux sont en train de perdre de la population ».

 

Pression sur les pays non coopératifs

Le projet n’oublie pas les procédures d’expulsion des sans-papiers. M. Macron a ainsi promis « d’améliorer l’efficacité des politiques de reconduite » à la frontière pour les étrangers en situation irrégulière. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé en juillet une loi pour faciliter l’expulsion des délinquants étrangers. Il avait finalement machine arrière. Il semble que l’Élysée ait préféré inclure ce texte dans le projet de loi plus global voulu par le Président.

« Nous sommes en train, nous avons commencé à renforcer très fortement nos politiques en conditionnant davantage » l’octroi des visas « à l’esprit de coopération pour reprendre les étrangers en situation irrégulière ». Une référence aux pays qui refusent d’accorder des laissez-passer consulaires nécessaires au retour de leurs ressortissants expulsés de France.

Le président avait déjà ainsi sévi contre les trois pays du Maghreb en 2021. Face à ce qu’il considérait comme un manque de coopération de ces pays, il avait drastiquement réduit le nombre de visas accordés à leurs ressortissants. Même s’il a annoncé un retour à la normale, au moins pour la Tunisie, l’épisode a laissé des traces et contrarié les projets de voyages de nombreux Maghrébins pourtant habitué à séjourner en Europe.