Appel à l’ONU pour mettre fin aux violations des droits des minorités musulmanes au Xinjiang

 Appel à l’ONU pour mettre fin aux violations des droits des minorités musulmanes au Xinjiang

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk. (Photo par Fabrice COFFRINI / AFP)

Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont demandé à l’ONU d’intervenir pour mettre fin aux violations des droits des minorités musulmanes dans la région du Xinjiang, en Chine. Cet appel survient près de deux ans après la publication d’un rapport de l’ancienne haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, qui évoquait de possibles « crimes contre l’humanité » contre les Ouïgours et d’autres minorités musulmanes au Xinjiang.

 

Le 20 juin, plusieurs organisations, dont Human Rights Watch, Amnesty International, l’International Service for Human Rights et le Congrès mondial ouïgour, ont exhorté le haut-commissaire actuel de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, à fournir publiquement une mise à jour sur les actions entreprises par le gouvernement chinois et son propre bureau pour remédier à la situation des droits de l’homme au Xinjiang.

 

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« Le manque persistant de suivi public de la part du haut-commissaire concernant les atrocités documentées par son propre bureau risque de miner la confiance des victimes et des survivants », ont averti ces organisations. En août 2022, la prédécesseuse de M. Türk, Michelle Bachelet, avait en effet publié un rapport détaillant une série de violations des droits humains, telles que des allégations crédibles de torture généralisée, de détention arbitraire et de violations des droits religieux et reproductifs.

Ce rapport demandait une attention urgente du monde et soutenait les accusations de longue date selon lesquelles Pékin aurait détenu plus d’un million de Ouïgours et d’autres musulmans dans des camps de rééducation, accusations que les autorités chinoises avaient catégoriquement rejetées.

 

Rapport non suivi d’effet

Elaine Pearson, directrice pour l’Asie de Human Rights Watch, a déclaré qu’il est désormais temps d’agir pour dénoncer ces violations des droits humains. « Il incombe au haut-commissaire de l’ONU de tirer pleinement parti de ce rapport pour améliorer la situation des Ouïgours et d’autres musulmans turciques au Xinjiang, » a-t-elle affirmé. Les organisations de défense des droits humains rappellent que Volker Türk s’était engagé à intervenir personnellement auprès des autorités chinoises sur les questions touchant aux droits de l’homme, y compris au Xinjiang.

 

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Cependant, ces organisations se plaignent de ne pas avoir vu de modalités concrètes pour cette intervention, ni de mise à jour substantielle sur la situation au Xinjiang ou sur la mise en œuvre des recommandations du rapport. Elles estiment que Pékin continue à emprisonner arbitrairement des centaines de milliers de Ouïgours dans le cadre de sa répression.

Enfin, les organisations signataires du communiqué critiquent l’ONU pour ne pas avoir rendu le rapport largement accessible, car il n’était publié qu’en anglais. Pour y remédier, elles ont présenté leur propre traduction du rapport dans les cinq autres langues officielles de l’ONU : l’arabe, le français, le russe, l’espagnol et le chinois.