L’APCAFT demande que Gisèle Halimi entre au Panthéon

 L’APCAFT demande que Gisèle Halimi entre au Panthéon

Gisèle Halimi lors d’une conférence de presse en 1972

Alors que seulement cinq femmes sont inhumées au Panthéon, il est demandé que Gisèle Halimi soit « inscrite à jamais dans nos cœurs ».

 

L’Association pour la promotion de la coopération et de l’amitié entre la France et la Tunisie a envoyé une demande à Emmanuel Macron pour que les cendres de l’avocate et figure féministe Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet, soient transférées au Panthéon. Une demande qui nous a été confirmée par le président de l’association, Rayed Chaibi.

« Parce qu’aux Grandes Femmes, la Patrie (est) reconnaissante, nous vous appelons, monsieur le président de la République, à examiner la possibilité de faire entrer les cendres de Gisèle Halimi au Panthéon », peut-on lire dans le courrier que nous avons pu consulter hier jeudi 13 août. Une date qui correspond à la Fête nationale de la femme en Tunisie, « un hasard qui est le bienvenu », nous confie Chaibi.

L’association souhaite ainsi que « l’empreinte de cette grande femme » soit « inscrite à jamais dans nos cœurs et dans l’histoire de France ».

>> Lire aussi : L’avocate Gisèle Halimi est décédée

Née à La Goulette, banlieue nord de Tunis, Gisèle Halimi, inlassable combattante pour la cause des femmes et le droit à l’avortement, figure également de la cause anticoloniale, s’est éteinte le 28 juillet à Paris, à l’âge de 93 ans.

« Avec Gisèle Halimi disparaît l’une des grandes figures du combat pour la liberté et le féminisme. Son cœur était bleu, blanc et rouge mais ce rouge comportait aussi ce disque blanc et ce croissant rouge entourant cette étoile à cinq branches », écrit l’association en référence aux drapeaux des deux pays.

Situé au cœur de Paris, le Panthéon accueille les héros de l’histoire de France. La dernière femme à y entrer a été Simone Veil en 2018, la cinquième seulement à y être inhumée.

 

Des liens particuliers avec le président tunisien

Lors du grand débat du second tour de la présidentielle tunisienne fin 2019, le désormais président élu, Kaïs Saïed avait narré une anecdote en lien avec son histoire familiale, afin notamment de se défendre de tout amalgame entre ses positions anti israéliennes et ses convictions pro coexistence pacifique en Tunisie avec la communauté juive.

Durant cet exercice démocratique, l’assistant universitaire alors à la retraite nous apprenait que son père, Moncef Saïed, était un fervent défenseur de la coexistence sous nos cieux. Ainsi, le juriste nous révélait que durant l’occupation nazie de la Tunisie (du 17 novembre 1942, au 13 mai 1943), son père tenait à accompagner Gisèle Halimi (âgée de 15 ans à l’époque) au lycée sur son vélo », de sorte de la protéger d’un éventuel enlèvement par l’armée allemande.