Mineurs isolés étrangers : Le Royaume-Uni ne facilite pas la traversée de la Manche…

 Mineurs isolés étrangers : Le Royaume-Uni ne facilite pas la traversée de la Manche…

Un enfant migrant à Calais


Deux mois après le démantèlement du camp de Calais, le problème des mineurs isolés étrangers (MIE) reste entier. Face à ces difficultés, la France semble ne pouvoir compter sur le Royaume-Uni qui rechigne à prendre sa part de responsabilités. Près de trois quarts des MIE présents à Calais ont été pris en charge dans toute la France en attendant de pouvoir rejoindre leur famille au Royaume-Uni. L’attente pourrait être plus longue que prévue.


Responsabilité britannique ?


Sur près de 2000 mineurs isolés étrangers, ce ne sont pas moins de 1600 qui ont été placés dans différents centres d’accueil et d’orientation pour les mineurs isolés (CAOMI).


Pourtant, si selon le règlement européen Dublin III et les accords du Touquet, les Britanniques étaient tenus d’accueillir les mineurs ayant des liens familiaux avérés au Royaume-Uni, ces règles avaient été assouplies en mai dernier : « Après le sommet franco-britannique d'Amiens, la loi anglaise du 12 mai 2016 a ouvert, avec l'amendement Dubs, la possibilité d'un accueil au Royaume-Uni des mineurs de Calais, plus largement, dans le meilleur intérêt de ces enfants », rappelle l’association France Terre d’Asile (FTDA).


Depuis, le « Brexit » (juin 2016) est passé par là et a quelque peu changé la donne. Le Royaume-Uni ne cache plus ses réticences à accueillir les MIE et fait tout pour minimiser le nombre d’arrivants.


« Home Office » tout puissant


Bien qu’ayant voté la sortie de l’Europe, le Royaume-Uni reste soumis à des obligations. Concernant l’entrée sur le territoire des MIE, c’est le Home Office qui se charge de fixer les règles et celles-ci sont de plus en plus restrictives note FTDA : « la circulaire du même Home Office du 8 novembre qui enserre l'éligibilité des autres enfants dans des critères plus que restrictifs de leur intérêt à rejoindre le Royaume-Uni : seuls les mineurs de 12 ans, ceux exposés à un risque élevé d'exploitation sexuelle, ceux de moins de 15 ans de nationalité syrienne ou soudanaise, ou encore ceux de moins de 18 ans accompagnant les précédents ».


Il est donc clair que le Royaume-Uni n’aidera pas l’Europe en prenant sa part dans cette crise dite « des migrants et réfugiés », se cachant derrière la fermeté du Home Office, comme le déplore l’association : « Tout est dit de l'esprit de la démarche lorsqu'on lit que "le bénéfice du doute (de leur minorité) leur sera accordé… lorsque cette minorité ne sera pas contestée par le Home Office"… ».


Le gouvernement britannique n’assumant pas sa responsabilité, le gouvernement français déplaçant les MIE d’un centre à un autre dans tout l’Hexagone, les solutions se font attendre et ceux qui en pâtissent sont, encore une fois, les enfants embarqués sur cette route migratoire dont ils ne voient pas la fin…


CH. Célinain