Amnesty dénonce l’utilisation « abusive » de munitions non létales
Selon Amnesty, le recours aux balles de caoutchouc et aux armes à « létalité réduite » est « de plus en plus généralisé » dans les manifestations.
Les balles métalliques et les plombs de chevrotine enduits de caoutchouc, ainsi que les grenades lacrymogènes sont « souvent » employés « de manière imprudente ou à titre punitif, faisant preuve d’un usage injustifié ou disproportionné de la force ».
C’est ce que dénonce Amnesty International, « dans le monde entier, les forces de sécurité les utilisent régulièrement de façon abusive pour réprimer violemment des manifestations pacifiques et provoquent ainsi de terribles blessures et des décès ». « La disponibilité, la variété et l’utilisation des projectiles à impact cinétique ont connu une forte hausse au niveau mondial et contribué à la militarisation du maintien de l’ordre au cours des manifestations », a précisé l’organisation de défense des droits humains.
Pas conformes aux normes internationales
Ce rapport a été publié conjointement avec la Fondation de recherche Omega. Il est intitulé « Mon oeil a explosé : l’utilisation abusive des projectiles à impact cinétique dans le monde ». Résultat de cinq années de recherche dans plus de 30 pays, ce rapport révèle aussi que les lois nationales d’utilisation de ces projectiles ne sont pas toujours conformes aux normes internationales, selon lesquelles « ces armes ne doivent être utilisées qu’en dernier recours contre des individus violents représentant une menace imminente de préjudice grave contre des personnes ».
Selon l’ONG, des grenades lacrymogènes sont utilisées directement sur des personnes ou des foules, au Chili, en Colombie, en France, en Iran, en Tunisie et dans au moins huit autres pays. Amnesty international et 30 autres organisations demandent la mise en place d’un « traité contre le commerce des instruments de torture soutenu par les Nations unies » dans le but d’interdire la fabrication, ainsi que le commerce de ces munitions.