AME trop chère, B. Retailleau réaffirme sa volonté de passer à l’AMU

 AME trop chère, B. Retailleau réaffirme sa volonté de passer à l’AMU

Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, estime que l’Aide Médicale d’État (AME) doit être réformée. (Photo : Jean-Christophe VERHAEGEN / AFP / 15 novembre 2024)

L’aide médicale d’État (AME) doit-elle être réformée ? C’est la volonté du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui pointe une explosion du coût de cette aide.

« Ça explose au-dessus de 1,2 – 1,3 milliard », insistait Bruno Retailleau, hier (26 novembre) sur franceinfo, à propos du coût de l’aide médicale d’État (AME).

Ce dernier faisait référence à une hausse des crédits prévue dans le projet de budget 2025 initial, prévoyant de passer de 1,2 milliard en 2024 à 1,3 milliard en 2025. Une augmentation qui serait due à une accélération du nombre de bénéficiaires, ces dernières années, selon le ministre de l’Intérieur.

« On est passé de 320 000 clandestins » bénéficiaires de l’AME en 2020, « à 420 000 l’an dernier », précise Bruno Retailleau. Pour ce dernier, « l’AME maintient les étrangers en situation irrégulière ».

AMU

L’an passé, à la même période, l’AME était déjà au cœur de toutes les préoccupations. Cette aide permet aux étrangers, résidant sur le sol français depuis au moins trois mois, de bénéficier de divers soins médicaux.

Dans une déclaration du 30 novembre 2023, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) se disait « extrêmement inquiète des conséquences humaines, sanitaires et financières prévisibles de la suppression de l’AME ».

Mais Bruno Retailleau l’assure : « ce que je veux moi, ce n’est pas l’abolition de l’Aide médicale d’État, mais l’aide médicale d’urgence. Comme la plupart des pays européens ». L’aide médicale d’urgence (AMU) serait recentrée sur la prise en charge « des maladies graves et des douleurs aiguës ».

Limiter les excès

Face au coût de l’AME, le ministre de l’Intérieur veut « limiter les excès ». Une position en accord avec celle du Premier ministre. Le 20 octobre dernier, interrogé sur le coût de l’AME, Michel Barnier se montrait clair :

« Il doit y avoir une maîtrise des dépenses de l’AME (…) Le gouvernement et le Parlement prendront toutes les dispositions pour que ces dernières ne progressent plus ».

Pour y parvenir, Bruno Retailleau veut durcir le ton : « une majorité de Français qui votent à gauche veulent de la fermeté en matière de politique migratoire, c’est ce que je veux aussi, et Michel Barnier est dans cette direction de la fermeté ».