AME, la pomme de la discorde pour le gouvernement ?

 AME, la pomme de la discorde pour le gouvernement ?

(Photo par Loic VENANCE / AFP)

La hausse de crédits pour l’Aide médicale d’État (AME) pourrait devenir un sérieux sujet de discorde entre membres du gouvernement, mais aussi dans tout l’hémicycle.

 

« Le gouvernement ne renoncera pas à l’impératif de santé et à l’exigence d’humanité liés à l’AME, mais continuera à lutter contre les différents abus », indiquait hier (15 octobre), lors des questions au gouvernement, le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin.

Ce dernier tentait d’éteindre un début de polémique provoqué par la prévision de hausse de crédits pour l’Aide médicale d’État (AME) contenue dans le projet de budget pour 2025. Un point qui pourrait être un réel sujet de fracture, alors que se profile un futur texte immigration.

 

Ministre contre ministre

L’AME est un dispositif permettant aux étrangers, résidant sur le sol français depuis au moins trois mois, de bénéficier de divers soins médicaux. Au premier rang de ceux qui veulent durcir les conditions d’éligibilité à ce dispositif, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

Celui-ci plaide pour une transformation de l’AME en Aide médicale d’urgence, réservée aux soins vitaux : « Les Français seraient appelés à faire des efforts et les étrangers clandestins aucun ? Il faut que le dispositif devienne une aide médicale d’urgence ».

Geneviève Darrieussecq, ministre de la Santé, défend l’AME dans sa forme actuelle. Mettant en avant son utilité et son importance, la ministre la considère comme « une assurance sur la santé des Français pour éviter certaines contagions ».

 

« Inenvisageable »

« Réduire le remboursement des consultations médicales des Français… et en même temps, augmenter de près de 10 % l’enveloppe dédiée à l’Aide médicale d’État, ce n’est pas acceptable », s’étranglait hier (15 octobre) sur X, Marine Le Pen.

La présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, indignée, ajoutait : « À l’heure où des choix budgétaires doivent être faits pour rétablir les finances publiques, il serait inenvisageable que les budgets alloués à l’immigration continuent d’augmenter ».

Le 10 octobre, Manuel Bompard se tenait plus sur une ligne proche de celle de Geneviève Darrieussecq. Le député LFI estimait qu’il serait « absurde et inefficace » de s’attaquer à l’AME comme veut le faire Bruno Retailleau. En outre, il met également en avant la protection contre d’éventuelles contagions que constitue l’AME.