Amar Benmohamed, Brigadier chef : » Si je ne dénonce pas mes collègues policiers, je serai complice. »
Amar Benmohamed, 48 ans, Brigadier chef à la préfecture de police de Paris, déclare à visage découvert : « Si je ne dénonce pas mes collègues policiers, je serai complice. »
Amar Benmohamed, 48 ans, Brigadier chef à la préfecture de police de Paris. Il travaille de nuit depuis 20 ans. Responsable d’une unité et affecté au sein du tribunal de Paris. Au dépôt, situé au sous-sol du tribunal de grande instance de Paris, sont enfermées les personnes en attente d’une présentation à un juge. Amar Ben Mohamed témoigne aujourd’hui de faits qu’il a constatés depuis 2017. Ces actes ont eu lieu dans l’ancien dépôt du tribunal de l’ile de la Cité. Mais aussi dans le nouveau, situé porte de Clichy à Paris.
Selon l’enquête de StreetPress, une vingtaine de fonctionnaires, en poste la nuit, ont fait régner la terreur pendant plus de deux ans. » Les détenus se font insulter, ils se font humilier par les fonctionnaires. « Pourquoi t’es arabe, pourquoi tu fais Ramadan, qu’est ce que tu fous dans ce pays, rentre chez toi. »
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C’est un témoignage exceptionnel, donc, que livre Amar Benmohamed. Insultes racistes, privation de nourriture, de soins, il révèle, documents à l’appui, des centaines de cas de maltraitance et de racisme dans les cellules du tribunal de Paris.
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J’ai entendu des collègues dire » ferme ta gueule, va mourir, espèce de sale bougnoule. Je ne donne pas à boire aux négros. »