Vers la fin du Hirak ?

 Vers la fin du Hirak ?

Des manifestants algériens appellent à la libération de la figure de l’opposition algérienne Karim Tabbou alors qu’ils défilent lors de la 49e manifestation du vendredi


Après plus d'un an à agiter l'Algérie, le grand mouvement de contestation se voit contraint de s'arrêter à cause de la pandémie. Une aubaine pour le pouvoir ?


Interruption


Tous les vendredis, depuis le 22 février 2019, c'est une grande partie du peuple algérien qui va crier sa colère dans la rue afin d'exiger un changement radical du système politique.


Aujourd'hui, le pays n'échappe pas à la pandémie mondiale de Covid-19. Pour endiguer sa progression, il y a quelques jours (17 mars), le président Abdelmadjid Tebboune annonçait l'interdiction des rassemblements.


Cependant, la crainte des militants du Hirak, mais également des organisations qui les soutiennent, est que le pouvoir algérien profite de ces événements pour faire de cette interruption exceptionnelle, une interruption définitive.


Le cas Tabbou


Dans un communiqué collectif, plusieurs organisations, dont Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA), Alliance des démocrates de la diaspora algérienne (ADDA) ou encore le Forum de solidarité Euro-Méditerranéen (FORSEM), dénonce un « acharnement judiciaire » à l'encontre de Karim Tabbou.


Alors que ce dernier avait purgé sa peine de six mois de prison ferme et six mois en sursis, et aurait pu être libre jeudi dernier (26 mars), le déroulement de son nouveau procès, deux jours avant sa date de libération, et la nouvelle peine prononcée posent question pour les organisations :


« Refusant de comparaître en l’absence de ses avocats et face à l’acharnement du juge qui a décidé de poursuivre l’audience, il est victime d’un malaise et transféré à l’infirmerie du tribunal. Il est jugé et condamné en son absence à un an de prison ferme ».


« Briser l'insurrection »


Avec cette nouvelle condamnation, mais également à travers les détentions de nombreux leaders du mouvement Hirak, les organisations dénoncent une volonté du pouvoir en place de « briser l'insurrection ».


Ces dernières demandent la libération des personnes détenues abusivement, selon elles, et appellent le gouvernement algérien à respecter le droit international : « L’Algérie, qui a ratifié les principales conventions internationales de protection des droits de l’homme, se doit de respecter ses engagements et cesser sa politique répressive l’Union européenne (…) et condamner toutes les violations des droits de l’Homme commises ces derniers mois à l’encontre de citoyens pacifiques qui ne font qu’exercer leurs droits fondamentaux ».