TSA licencie son caricaturiste
Le jeune et talentueux caricaturiste, Ghilas Ainouche, s’est fait licencié mardi 28 novembre par son employeur, le site Tout sur l’Algérie (TSA). Un licenciement que Ainouche a qualifié, dans un communiqué publié sur son compte facebook, de « mise à l’écart brutale ».
« Je viens d’être licencié sans aucun préavis, sans entretien préalable et sans motivations écrites et justifiées par le site TSA pour lequel je travaille en tant que dessinateur de presse depuis le 5 janvier 2014 et auquel je suis lié par un contrat à durée indéterminée (CDI) en tant que caricaturiste depuis cette date », écrit-il, non sans établir un lien de causalité entre son licenciement et le retour sur le réseau ADSL du site TSA, premier site francophone algérien, qui subit un blocage depuis le 5 octobre dernier.
« Cette mise à l’écart brutale coïncide donc avec le retour de TSA, désormais accessible sur les réseaux Internet d’Algérie Télécom et Mobilis sur lesquels il faisait l’objet d’un blocage depuis le 5 octobre dernier, confirmant par là même que mes dessins étaient la seule et unique raison de la suspension informelle du site », a soutenu le caricaturiste.
Faux, rétorque TSA dans un communiqué rendu public aujourd’hui. « Le différend entre la direction de TSA et Ainouche n’a aucun lien avec le blocage du site. Il est d’ordre interne et remonte à plusieurs mois déjà », affirment les responsables de TSA, non sans préciser avoir mis en garde à plusieurs reprises le caricaturiste dont certains de ses dessins « nous offusquent et choquent nos lecteurs ».
« Ces caricatures contestées, publiées sur sa page Facebook sans notre autorisation, portent sur des sujets graves comme le racisme (les Kabyles sont plus intelligents que les Arabes, les Arabes en France présentés comme des « bougnoules, etc.), la religion ou des dessins à caractère sexuel présentés de manière explicite ».
Pour les frères Guémache, le caricaturiste Ainouche n’est pas « une victime de TSA » et son licenciement n’est pas « un problème de liberté d’expression ». « Nous nous sommes séparés de lui parce que nous ne voulons pas associer notre image à un caricaturiste qui a multiplié les dérapages ces derniers mois, avec des objectifs que lui seul connait », assènent-ils.
Yacine Ouchikh