Sellal serait reconduit
Le statu quo a encore de beau jour devant lui. A deux ans de la mère des élections, la présidentielle de 2019, le président Bouteflika a préféré maintenir les choses en l’état. Pas de grands chamboulements à l’Assemblée nationale et, fort probablement, pas de changement à la tête de l’Exécutif.
Fidèle à Bouteflika même si, selon des observateurs, il doit toute sa carrière aux Services, l’actuel Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est bien parti pour rester à son poste. Pour preuve, c’est à lui qu’El Mouradia a confié la mission de mener les consultations avec les partis politiques pour constituer le prochain gouvernement.
Et c’est Abderrezak Mokri, président du Mouvement pour la société de la paix (MSP) qui a ébruité la chose, en révélant avoir été approché par le Premier ministre, sur instruction de Bouteflika, pour rejoindre le prochain gouvernement. D’autres chefs de partis seront probablement démarchés pour intégrer l’équipe gouvernementale et donner l’illusion d’un gouvernement d’union national.
Reste que la reconduction de M .Sellal peut paraitre, à certains du moins, inexplicable, voire peu défendable. Nommé en 2012, le Premier ministre n’a pas pu amorcer au pays le décollage économique tant souhaité ni mettre fin à sa dépendance quasi-totale à la rente pétrolière, même si ces dernières années nombre de projets économiques viables ont vu le jour.
Il n’a pas réussi non plus à convaincre les Algériens d’aller voter massivement lors des dernières élections avec à la clé, un taux de participation de 35% à peine, le plus faible de toutes les élections organisées depuis l’ouverture démocratique en 1989.
Sauf que de telles considérations ne rentrent pas en ligne de compte dans les décisions de Bouteflika qui accorde peu d’importance aux critères de compétence et de performance. Ce qu’il attend de ses subordonnés c’est la loyauté, de la docilité diront certains.
Et le profil actuel du Premier ministre, fidèle et sans grande ambition, la personnalité de Sellal y répond parfaitement. Ce qui explique la confiance qui lui a été souvent renouvelée par Bouteflika qui, cette fois-ci encore, fera la même chose. Et ce n’est pas le FLN de Djamel Ould Abbas, certes vainqueur des législatives du 04 mai avec plus de 160 sièges mais complètement vassalisé, qui contestera un tel choix.
Yacine Ouchikh