Algérie : retrait du projet de loi controversé sur la déchéance de nationalité
Le président algérien a annoncé dimanche le retrait du projet de loi prévoyant la déchéance de nationalité des Algériens de la diaspora. Il a motivé sa décision par une « interprétation erronée » du texte. Le projet avait suscité une vive inquiétude et été dénoncé comme une nouvelle tentative de musellement de l’opposition.
Le projet de loi prévoyait la déchéance de nationalité, notamment pour des actes « préjudiciables aux intérêts de l’État ». « Nous avons retiré le projet en raison de son interprétation erronée », a déclaré Abdelmadjid Tebboune, lors d’une interview télévisée dimanche.
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La double nationalité « n’est pas un crime et nous respectons cela, car supposé apporter un plus au pays d’origine du concerné dans un climat empreint de nationalisme », a précisé le chef de l’État. « Cette procédure concernait uniquement la question de l’atteinte à la sécurité de l’État que nous défendrons d’une manière ou d’une autre », a-t-il ajouté.
Reprise du Hirak
Cet amendement au Code de la nationalité présenté début mars a suscité un tollé. Son annonce coïncidait avec la reprise du mouvement de contestation antirégime, le Hirak. Ce dernier bénéficie justement du soutien d’une grande partie de la vaste diaspora algérienne. La déchéance de nationalité algérienne « acquise ou d’origine » aurait concerné toute personne commettant à l’étranger des actes portant « volontairement de graves préjudices aux intérêts de l’État » ou « qui collabore avec un État ennemi ».
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En 2005, le Parlement avait voté à l’unanimité une ordonnance reconnaissant la double nationalité. Bien qu’interdite avant 2005, la double nationalité était cependant tolérée par les autorités algériennes, notamment pour les binationaux franco-algériens.