Représailles d’Alger contre Le Monde et Le Petit Journal

 Représailles d’Alger contre Le Monde et Le Petit Journal

JOHANNA LEGUERRE / AFP


 


Un journaliste du quotidien Le Monde n’a pas pu faire le déplacement en Algérie pour couvrir la visite de Manuel Valls faute d’un visa qui lui a été refusé par le gouvernement algérien. 


 


Après la colère, les représailles. Piquées au vif après la publication de la photo du président Bouteflika à la "une" du journal Le Monde en illustration d’un article sur l’implication de chefs d’Etat d’autres pays dans l’affaire "Panama Papers", les autorités algériennes ont d’abord convoqué l’ambassadeur de France en Algérie avant de verser dans la démesure, en refusant tout bonnement le visa à un journaliste du quotidien du soir, l’empêchant ainsi de couvrir la visite du Premier ministre Manuel Valls, samedi 09 et dimanche 10 avril, en Algérie.


Une décision qui a eu le don de susciter l’ire du directeur de Le Monde, Jérôme Fenoglio. « Les autorités algériennes ont refusé de donner un visa au journaliste du Monde qui devait couvrir la visite officielle de Manuel Valls en Algérie, à partir de samedi, nous empêchant d’effectuer notre travail », a-t-il écrit sur le site de son journal. Et d’ajouter : « Cette décision est liée à notre traitement des "Panama Papers", en particulier les informations que nous avons publiées sur l’Algérie. Le Monde regrette cette décision et proteste contre cette entrave à la liberté de la presse ».


D’autre part, un journaliste de l’émission satirique de Canal+ « Le Petit Journal » s’est, lui aussi, vu refuser le visa de se rendre en Algérie.


Selon Le Parisien, le Premier ministre français Manuel Valls a joint au téléphone son homologue algérien, Abdelmalek Sellal, pour «plaider la cause de deux médias Français ».


Mercredi 06 avril, l’ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, a été convoqué au siège du ministère algérien des Affaires étrangères où il a été reçu par Ramtane Lamamra. Ce dernier a exprimé sa « protestation énergique » suite à « la campagne de presse hostile à l’Algérie et à ses institutions menée en France dans différents médias et à travers d’autres activités publiques ».


 


Yacine Ouchikh