Plusieurs journaux risquent de fermer
En raison du rétrécissement du marché publicitaire, une quarantaine de quotidiens algériens risquent, dans les prochaines semaines, de fermer boutique.
Sale temps pour la presse en Algérie ! La crise économique qui secoue, depuis quelques mois, le pays suite à la chute des prix du pétrole touche de plein fouet le monde des médias. Plusieurs dizaines de journaux risquent, dans les prochaines semaines, de mettre la clé sous le paillasson.
Voyant leurs recettes publicitaires baisser fortement, les patrons de ces titres n’écartent plus l’éventualité de fermer et de mettre leurs personnels au chômage. Les responsables du quotidien arabophone El Ahdath, eux, n’ont pas hésité à passer à l’acte. Invoquant leur incapacité à assumer les charges du journal, ils ont décidé de suspendre « momentanément 35 journalistes et travailleurs ». « La décision nous a été communiquée hier et sans aucun préavis », protestent les travailleurs concernés, refusant ainsi d’abandonner leurs droits.
« Le directeur de la publication nous a dit qu’il n’a plus d’argent pour payer nos salaires, alors que le journal recevait, jusqu’à récemment, trois à quatre pages de publicité publique », dénoncent-ils, menaçant de saisir l’inspection de travail et le ministère de la Communication.
Les employés d’El Ahdath ne sont pas les seuls à connaitre une telle situation. Avant eux, les journalistes d’un autre quotidien arabophone, El Youm, n’ont pas perçu leurs salaires pendant trois mois. Pour protester contre cette situation, les journalistes ont organisé, à la fin de la semaine dernière, un rassemblement devant le siège du journal, situé à l’intérieur de la maison de la presse, à Alger.
Mais aucune solution ne se profile à l’horizon. « L’inspection du travail a adressé deux convocations au propriétaire (un homme d’affaire ndlr), mais il n’a toujours pas répondu », explique un journaliste d’El Youm. Le rétrécissement du marché publicitaire a eu aussi un impact sur les grands groupes médiatiques, à l’image d’Echourouk qui a déjà mis en place un plan de compression d’effectif qui concernera au mois de 40 journalistes et travailleurs.
D’autres journaux, une quarantaine, sont également dans la même situation. Ils connaissent d’importantes difficultés financières et tardent, parfois plusieurs mois, dans le paiement des salaires de leurs journalistes. Selon les observateurs de la scène nationale, ce n’est que le début. Sur les 140 quotidiens (francophones et arabophones), une vingtaine de titres seulement pourra survivre à cette crise financière.
Yacine Ouchikh