Ouyahia-Saadani : guerre « fratricide » pour le contrôle du gouvernement

 Ouyahia-Saadani : guerre « fratricide »  pour le contrôle du gouvernement

Algérie. Le secrétaire général du FLN


 


A peine l’adoption de la nouvelle Constitution pliée que les chefs des deux partis du pouvoir, le FLN et le RND, se déclarent la guerre et s’échangent des quolibets. 


 


La lutte pour le contrôle du gouvernement en Algérie monte d’un cran. Les deux principaux partis au pouvoir, le FLN et le RND, qui affichaient, jusque-là, une  entente de façade, se déclarent désormais la guerre. Et ouvertement.


Quelques jours après l’adoption de la nouvelle Constitution faisant obligation au  président de la République à consulter la majorité au parlement en vue de constituer un gouvernement, le secrétaire général de l’ex-parti unique, Amar Saadani, monte au créneau pour tenter de barrer la route à son « ennemi juré », Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND. Et cela avant même la démission du gouvernement de l’actuel Premier ministre, Abdelmalek Sellal.


En désaccord, depuis quelques semaines, sur le principe de la Constitution de la nouvelle coalition devant soutenir le programme du président Bouteflika, les chefs de ces deux partis se déclarent désormais la guerre publiquement. Aussitôt la nouvelle constitution adoptée, Amar Saadani dégaine en premier et met à exécution ses menaces de s’attaquer au patron du RND.


Dans des déclarations faites à la presse, le secrétaire général du FLN estime qu’Ahmed Ouyahia « n’est pas la personne la mieux indiquée pour diriger le gouvernement post-révision de la Constitution ». Selon lui, « s’il y a nomination d’un nouveau gouvernement, le poste du Premier ministre devrait revenir au FLN ».


« Ahmed Ouyahia ne mérite pas de conduire le gouvernement. La nouvelle Constitution impose de nouvelles idées et de nouveaux visages en phase avec cette nouvelle ère en vue de réaliser les objectifs attendus par les Algériens », lance-t-il.


Est-ce là les prémices  d’une  de campagne visant à  disqualifier définitivement Ahmed Ouyahia, non seulement de la course à la chefferie du gouvernement, mais aussi de  la succession à la tête de l’Etat ? Ahmed Ouyahia, longtemps présenté comme un homme de l’ancien patron des Services algériens Toufik Mediene, sera-t-il contraint de s’effacer à nouveau du paysage politique national, comme ce fut le cas en 2013 ? Tout porte à le croire.


Les tenants du pouvoir actuel préparent déjà l’après Bouteflika et mette à exécution leur agenda sans rencontrer aucune résistance. Après la restructuration des Services de renseignement, ils éliminent un à un tous ceux  qui peuvent faire capoter  leur projet.


Après l’excommunication d’Abdelaziz Belkhadem qui était pourtant un proche fidèle du président Bouteflika et la mise à la retraite du tout puissant général et patron du DRS, Mohamed Mediene, dit Toufik, d’autres têtes vont certainement tomber. 


Nombre  observateurs supputent sur la mise à l’écart d’Ahmed Ouyahia, présenté comme un sérieux prétendant au poste du président de la République.


D’autres fidèles pourraient aussi être sacrifiés prochainement, comme l’actuel Premier ministre Abdelmalek Sellal. Une chose est sûre,  la sortie d’Amar Saadani, considéré actuellement comme le porte-parole officieux  de la caste au pouvoir, n’est pas innocente. Et ce n’est pas seulement une simple guéguerre entre deux chefs de partis …


 


Yacine Ouchikh