Manifestations Algérie : les Franco-Algériens très impliqués
Depuis près de six mois, l'Algérie fait face à une contestation sans précédent. Dans l'Hexagone, les Franco-Algériens se sentent également très concernés.
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« On reste au courant par les réseaux sociaux et des sites types TSA [Site d'informations francophone sur l'Algérie, ndlr]. Ce site est bloqué en Algérie mais accessible depuis la France. On envoie les informations de TSA à nos contacts en Algérie parce qu'ils n'y ont pas accès », explique Farid Yaker, président de l'association Forum France-Algérie.
Depuis le 22 février dernier, c'est une mobilisation populaire touche l'Algérie. Ayant déjà mené à la démission de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika, les Algériens espèrent que leur action mènera également du président par intérim Abdelkader Bensalah : « Le président par intérim fait partie de l'ancien système, celui de Bouteflika. Les Algériens ne veulent pas juste un changement cosmétique, mais un changement radical du système. Il faut qu'ils s'en aillent tous » selon Farid Yaker.
Revendications
Pour les Algériens participant à la contestation, il existe plusieurs pré-requis à toutes négociations, à commencer par la libération des détenus d'opinion dont le moudjahid de la guerre d’indépendance algérienne, Lakhdar Bouregaâ, figure du mouvement, arrêté le 29 juin. Mais également l'arrêt de la répression des manifestations et la fin du blocage des sites d'informations en Algérie.
« Il y a eu une ouverture du pouvoir, à travers une offre de dialogue, mais le chef d'état-major de l'armée a refusé de répondre aux revendications; donc pour l'instant la situation est bloquée (…) L'armée espère des élections présidentielles qui seraient sous leur contrôle », constate amèrement le président de Forum France-Algérie. Un statu quo qui pourrait durer jusqu'à la fin de l'été.
Une rentrée attendue
Si le mouvement a connu une certaine baisse avec l'arrivée de la période estivale, en Algérie comme en France, Farid Yaker espère une nouvelle montée en puissance, à la rentrée, des deux côtés de la Méditerranée : « Nous nous réunissons avec tous les groupes citoyens pour faire un bilan et voir comment on peut modifier et renforcer nos modes d'actions pour soutenir le mouvement démocratique et populaire algérien (…) Tout le monde ici [Les Franco-Algériens, ndlr] a un intérêt parce qu'il s'agit de l'avenir du pays ».