Macron invite les jeunes Algériens à regarder vers l’avenir
Après sa tournée africaine de plusieurs jours, le président français a déposé ses valises aujourd’hui à Alger pour une visite de travail et d’amitié. Il a été accueilli à l’aéroport d’Alger par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, du général de Corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, Chef d'état-major de l'Armée nationale populaire et du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel.
Certes, cette visite est assez courte (quelques heures seulement) mais bien suffisante pour permettre à Emmanuel Macron de reconquérir Alger qui commençait à être gagnée par le doute. Dans un entretien accordé à deux journaux algériens, El Kahabar et El Watan, il a assuré revenir « dans l’état d’esprit d’un ami de l’Algérie ». Et les Algériens le lui ont bien rendu.
Dans les ruelles d’Alger où il s’est permis une petite promenade, les Algérois sont venus nombreux l’acclamer, lui souhaiter la bienvenue et, parfois, l’interpeller sur telle ou telle question, notamment celle de la mémoire.
Le président Macron a-t-il mis un trait sur les déclarations tenu par le candidat Macron, en février dernier à Alger, sur la colonisation qualifiée alors de « crime contre l’humanité » ? « Je ne suis pas quelqu’un qui est incohérent, c’est la même personne qui vous parle », affirme-t-il.
Tout en assumant le passé colonial de son pays, Macron a exhorté les jeunes Algériens à regarder vers l’avenir. « J’ai le regard d’un homme de ma génération, d’un président élu sur un projet d’ouverture. Je connais l’histoire, mais je ne suis pas otage du passé. Nous avons une mémoire partagée. Il faut en tenir compte. Mais je souhaite désormais, dans le respect de notre histoire, que nous nous tournions ensemble vers l’avenir », a-t-il soutenu dans l’entretien accordé aujourd’hui à El Watan.
Aux médias qui ont couvert son bain de foule, il a répété le même message : « C’est une page d’avenir que je viens ouvrir avec la nouvelle génération algérienne, qui doit regarder différemment la France, qui doit regarder différemment les promesses de son pays. C’est pour moi très fort ». Et d’ajouter : « Je veux transmettre un message au peuple algérien (à travers cette visite) que je veux une France aux côtés de l'Algérie et qui aide la jeunesse algérienne à réussir (…) Notre mission est d'aller de l'avant et prendre des décisions structurantes pour les prochains mois et les prochaines années, notamment en matière économique et de sécurité collective».
Parce que les liens qui les unissent sont forts et denses (la langue française, une histoire commune, une forte communauté algérienne vivant en en France, etc.), les deux pays peuvent faire beaucoup de choses ensemble.
Plus qu’un partenariat d’exception entre l’Algérie et la France comme souhaité par Jacques Chirac et François Hollande, le président Macron espère voir les deux pays bâtir un « un axe fort ». « Avec l’Algérie, la France doit construire un axe fort, un axe autour de la Méditerranée qui se prolonge vers l’Afrique », a-t-il soutenu dans l’entretien accordé au journal d’Omar Belhouchet.
Une proposition forte qu’il a certainement essayé de ‘’vendre’’ au premier ministre algérien Ahmed Ouyahia et à son vice-ministre de la Défense Gaid Salah qu’il a reçus cet après-midi à la Résidence d’Etat de Zéralda. En attendant son tête-à-tête avec le président Bouteflika.
Yacine Ouchikh